Aller au contenu principal

« J’envisage de mettre 35 % de silphie dans la ration des génisses »

Dans les Vosges, Jean-Luc Bernard a semé 114 hectares de silphie pour « nourrir » un digesteur de méthaniseur et 120 génisses qui seront vendues chaque année.

© DR

Installé à Damas-et-Bettegney, Jean-Luc Bernard est un pionnier dans la culture de la silphie en France. Il en a semé 39 hectares en 2019 et 75 hectares en 2020. Les cinquante derniers hectares labourables sont actuellement implantés avec un mélange de RGH et de trèfle pour assurer une récolte de fourrage l’année prochaine. De la silphie sera certainement implantée en pure fin mai-début juin. Pourquoi un tel engouement ? La porte d’entrée de la silphie dans son exploitation, c’est la méthanisation. Jean-Luc détient 50 % des parts d’un méthaniseur de 500 mégawatts.

Une pérénnité supérieure à 15 ans

La silphie sera également au menu des 120 génisses qui seront vendues chaque année (élevage pour le compte de voisins ou l'export). « Je pense intégrer 35 % d’ensilage de silphie dans la ration des génisses en complément du foin et de céréales. A priori cela ne devrait pas poser de problème. Il paraît que ça marche en Allemagne », avance avec prudence Jean-Luc Bernard.

Ce dernier a été obligé d’arrêter la production laitière en juillet dernier suite à un accident. « Comme je ne peux plus monter dans un tracteur, je vais arrêter les céréales au profit de la silphie qui est une plante pérenne. L’élevage de génisses et la partie de la silphie que je vais passer au séchoir me permettront d’apporter au moins 60 % d’effluents d’élevage dans le méthaniseur. »

Un coût de semence de 205 200 euros

Sur les 114 hectares implantés, 105 hectares ont été semés sous couvert de maïs et 9 en pur. « La première année, ça fait un peu peur parce qu’on ne voit pas grand-chose dans les champs après l’ensilage du maïs, d’autant que la silphie a subi la concurrence du maïs pour l’eau. En troisième année d’implantation, j’espère arriver à un rendement de 12 à 15 tonnes de matière sèche par hectare en une coupe pour la méthanisation. Pour l’alimentation des génisses, comme nous faisons deux coupes, on doit perdre un peu de rendement. »

Quoi qu’il en soit, Jean-Luc Bernard a constaté avec satisfaction que la silphie a bien redémarré malgré la succession de périodes de sécheresse et de gel. Par ailleurs, il relativise le coût des semences. À 1 800 euros par hectare, cela représente pourtant une facture de 205 200 euros. « Si je n’avais pas investi dans cette plante, il aurait fallu que je réinvestisse 150 000 euros dans du matériel, auxquels se seraient ajoutés les frais de mécanisation. »

Pour en savoir plus sur la silphie : "Une plante d'avenir pour faire des stocks?"

Les plus lus

<em class="placeholder">L&#039;aire paillée offre une surface de 1 200 m2 séparée en deux.</em>
« Je suis repassé en aire paillée pour viser 2 millions de litres dans mon élevage laitier des Côtes-d'Armor »
Dans les Côtes-d’Armor, Antoine Boixière a choisi de démonter ses logettes pour améliorer le confort de ses 110 prim’Holstein et…
<em class="placeholder">Pascal Gord, éleveur. </em>
Stress thermique : « Les ventilateurs n’ont pas suffi à améliorer l’ambiance de notre stabulation dans le Rhône »
Le Gaec des Deux-Communes, dans le Rhône, a fait évoluer son bâtiment pour lutter contre le stress thermique des vaches laitières…
<em class="placeholder">dermatose nodulaire contagieuse sur un bovin</em>
La lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse engendre des difficultés dans les élevages bovin

Interdiction d'épandage, veaux bloqués dans les élevages ... commencent à peser lourd dans les élevages bovin de la zone…

<em class="placeholder">stabulation de la ferme expérimentale à Derval</em>
« Comment rénover sa stabulation pour la rendre plus performante ? » : exemple avec la ferme expérimentale de Derval

Julien Hamon, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique donne les clés pour réfléchir à un projet de…

<em class="placeholder">Killian Tissot, éleveur de vaches laitières en Gaec, en Haute-Savoie</em>
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : « Avec plus de la moitié de nos bovins qui ont été abattus, nous avons des questions sur la suite » 

En Haute-Savoie, Killian et André Tissot ont vécu la douleur de l'abattage de 67 bovins le 7 août, sur les 126 bovins que…

<em class="placeholder">vache atteinte de DNC</em>
DNC : pourquoi la France et l’Italie appliquent-elles l’abattage total des foyers confirmés ?

La stratégie d’abattage total des foyers confirmés de dermatose nodulaire contagieuse, conjointe à la France et à l’Italie,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière