« Vous avez devant vous un Premier ministre qui a été meurtri par l'affaire du train dit des primeurs », a déclaré Jean Castex, le 27 juillet à l’occasion de son déplacement à Valenton (Val-de-Marne) en compagnie de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, du ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, de la secrétaire d’Etat en charge de la Biodiversité, Bérangère Abba, et de la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon notamment.
Elu des Pyrénées-Orientales, le Premier ministre connaît bien le dossier. Après avoir décliné sur les dernières années, la ligne ferroviaire qui transportait chaque nuit 400 000 t de fruits et légumes de Perpignan à Rungis, est à l’arrêt total depuis maintenant un an. Un nouveau lancement avait été envisagé fin 2019 vers la plate-forme multimodale de Valenton (Val-de-Marne), plutôt qu'à Rungis où la gare doit être modernisée (Lire ici). Cela n’aura finalement pas été le cas, faute de clients.
De nouvelles « autoroutes ferroviaires »
« Pendant la crise du Covid, on a été bien content d’emprunter le fret ferroviaire », a déclaré Jean Castex. « Le fret ferroviaire est l’un des modes de transports les plus respectueux de l’environnement : depuis le site de transport combiné de Valenton, nous présentons aujourd’hui des mesures concrètes pour soutenir ce secteur lourdement impacté par la crise », a aussi tweeté le Premier ministre le 27 juillet.
Parmi les annonces donc, la reprise de la ligne Perpignan-Rungis « dans un avenir proche » mais en l’intégrant dans un axe allant d’Anvers jusqu’à Barcelone. « Nous avons la ferme intention de rouvrir ces autoroutes ferroviaires », a insisté Jean Castex en évoquant également des lignes de fret Bayonne-Cherbourg, Sète-Calais. « Pour la ligne Perpignan-Rungis, j’espère que nous allons accélérer tous les travaux et toutes les études en cours pour la faire redémarrer dans de bonnes conditions », a-t-il spécifié. Techniquement, le gouvernement va lancer des appels à projet « d’ici la fin de l’année ».
Péages ferroviaires gratuits en 2020, moitié prix en 2021
« Le transport combiné, c’est l’avenir », a-t-il insisté, sans oublier de mentionner qu’il fallait rendre ce mode de transport plus « compétitif ». « C’est un sujet central. Nous devons investir », a par ailleurs déclaré le Premier ministre qui a profité de cette journée pour annoncer la gratuité des péages ferroviaires jusqu’à fin 2020, ainsi que la division du prix de moitié en 2021, un « signal extrêmement fort que le gouvernement donne » selon lui, et « une première étape » dans le « plan de reconquête ferroviaire ».
Sur les réseaux sociaux, Stéphane Layani (président de Rungis) également présent le 27 juillet à Valenton, a accueilli l’annonce comme une « excellente nouvelle que le marché de Rungis attend depuis longtemps ». « Nous serons au rendez-vous du fret des produits frais », a-t-il ajouté.
