Installation en élevage bovins viande : le rugbyman Anthony Mouleyre bénéficie du droit à l'essai
Le rugbyman Anthony Mouleyre marque un nouvel essai dans le Gaec du domaine de Sinzelles. Il est l’un des premiers hors cadre familiaux de Haute-Loire à bénéficier du régime du droit à l’essai, adopté par la loi d’orientation agricole de 2025.
Le rugbyman Anthony Mouleyre marque un nouvel essai dans le Gaec du domaine de Sinzelles. Il est l’un des premiers hors cadre familiaux de Haute-Loire à bénéficier du régime du droit à l’essai, adopté par la loi d’orientation agricole de 2025.

Anthony Mouleyre, rugbyman et ancien conseiller de gestion, prépare à 26 ans sa reconversion professionnelle. Depuis mai 2025, il est à l’essai au sein du Gaec du domaine de Sinzelles, à Blavozy (Haute-Loire). Ce groupement est actuellement constitué de Franck Paillon et Marie-Pierre Boyer, en couple, et de leur fils Médi, installé depuis 2023.
Marie-Pierre souhaite quitter le Gaec pour se consacrer à une activité de gîtes et Franck partira d’ici quelques années à la retraite, même s’il ne semble pas en avoir très envie. « Il est donc indispensable pour moi d’anticiper le départ de mes parents, en recherchant un coassocié, plutôt de ma génération » déclare Médi, 27 ans.
Avant d’affirmer qu’ils l’aient trouvé, ils s’essayent.
Transformer l’essai en installation ou pas
En fait, ils sont entrés dans un dispositif instauré par la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture : le droit à l’essai. Il s’agit d’un cadre juridique qui permet à plusieurs personnes, futurs et actuels agriculteurs installés, de tester leur compatibilité avant une future association en travaillant ensemble et en bénéficiant d’un accompagnement relationnel. L’essai dure un an renouvelable une fois.
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Cette année d’essai permettra à Anthony de voir l’intégralité du cycle d’élevage des 90 vaches salers et du cycle végétatif des 160 ha de l’exploitation, certifiée agriculture biologique. « On ne peut évaluer la force d’un collectif que dans les moments difficiles » considère Franck.
L’essai se transformera soit en un achat des parts sociales de Marie-Pierre, soit Anthony « plaquera l’affaire », renonçant à son installation. « Dans tous les cas, il s’agira d’une victoire, car il aura permis aux participants de voir s’ils sont capables de travailler ensemble ou non » résume François de Veyrac, conseiller au Cerfrance de Haute-Loire.
En effet à ce stade, Anthony n’a pas acheté les parts sociales, qui sont déjà évaluées et dont il connaît la valeur. Il travaille sous un statut de stagiaire en parrainage, mais il participe comme un associé aux décisions stratégiques.
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Un coach d’équipe dédié
Chaque concerné, les associés hôtes comme l’essayiste, peuvent mettre fin au dispositif à n’importe quel moment.
Durant cette période, ils seront accompagnés dans leur fonctionnement relationnel par François de Veyrac, formé par Gaec & Sociétés, référence en matière d’accompagnement agricole RH.
Une première série d’entretiens individuels a permis de poser les attentes et les craintes de chacun. « J’ai pu exprimer mes besoins personnels sans crainte d’être jugé » indique Anthony, qui pour l’instant garde une activité de dressage de bovins. « Anthony et moi étant d’accord, ça nous a permis d’imposer à mon père qu’on ne commence pas le matin avant 8h » précise Médi en souriant.
D’autres entretiens individuels et collectifs suivront. Le coût de cet accompagnement, qui est de 2 500€ HT est pris en charge par le département de Haute-Loire à hauteur de 1 000 €, de 500 € par la Chambre d’agriculture et de 500 € par le Cerfrance. Il n’en coûte donc au Gaec que 500 €.
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