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Le vin de demain
Il a choisi la vigne pour diversifier sa production en Eure-et-Loir

Le changement climatique incite de nouveaux vignerons à tenter l'aventure de la vigne dans des territoires où il n’y en a pas, ou plus. C'est le cas de Rodolphe Couturier, agriculteur en grandes cultures en Eure-et-Loir. Il a planté 1 hectare de vigne pour se diversifier. Le millésime 2020 sera son premier commercialisé. Il vise le marché local.

En Beauce, à Mérouville, l'agriculteur Rodophe Couturier s'est lancé dans la viticulture en plantant 1 hectare de pinot noir et de chardonnay. Il veut faire un vin "fruité et convivial", vendu localement. L'équilibre qu'il va pouvoir atteindre entre qualité et volume est pour l'instant la grande inconnue puisqu'il est le premier à tenter l'aventure d'un vignoble professionnel en Eure-et-Loir..
© R. Couturier

Installé à Mérouville, en Eure-et-Loir, Rodolphe Couturier a repris l’exploitation de 214 ha de grandes cultures de ses parents. En 2016, face à une année difficile, il a voulu trouver une diversification "pour lisser les risques". Il s'est orienté sur la vigne. "J’avais aussi envie d’aller au contact avec les consommateurs avec un produit fini. Et j’aime le vin", confie le nouveau vigneron.

Il a planté 98 ares de vigne en 2018. Sur le millésime 2020, il a produit un plus de 1 000 bouteilles, un quart de chardonnay, trois quart de pinot noir. "Les jus sont bons !", s'enthousiasme Rodolphe Couturier. Sous le nom de Nouvelle Plaine, il cherche à produire "un vin fruité, convivial, facile à comprendre." Il envisage un prix consommateur à 8,50 € TTC.

Un vignoble pionnier

Il vise à terme un objectif de 7 500 bouteilles. Prévoyant, il a choisi l’emplacement pour son sol pauvre, mais aussi parce qu’il y a une possibilité d’agrandissement.

Son projet représente un investissement de 170 000 € pour la vigne et le chai. Une campagne de financement participatif par Miimosa lui a apporté 7 600 €.  Une contribution modeste à l'économie du projet mais "ça m’a permis de faire connaître le projet", souligne-t-il.

Pour la plantation, il s'est appuyé sur les conseils de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher. Il travaille avec Ax’Vigne pour le conseil viti et œno. "Pour eux c’est intéressant de voir ce qui se passe ailleurs", constate Rodolphe Couturier. La distance implique toutefois beaucoup d'échanges par téléphone, mails, photos ou visio.

Enherbement et culture raisonnée

Son exploitation vient d'être certifiée HVE. "La vigne rentre dans ce schéma avec un enherbement et une recherche de réduction des IFT. L’inconnue, c’est l’équilibre volume/qualité possible. Il n’y a pas d’historique ! ", commente Rodolphe Couturier.

Il désherbe sous le rang deux fois par an. Le couvert est broyé. "Cette année j’ai eu un peu de mildiou. Je n’ai pas pu vendanger tout le pinot noir à cause d’une double floraison. Une partie n’était pas mûre", confie-t-il. Ses vignes sont équipée d’un goutte-à-goutte pour éventuellement atténuer la sécheresse.

Un vin local, mais qui ne peut revendiquer son origine

Etre le premier en Eure-et-Loir à planter avec un but commercial n'a pas simplifié la tâche de Rodolphe Couturier. "ça a été extrêmement compliqué avec les douanes. Le département n’existait pas dans leur système d’information". Paradoxe pour ce projet à visée locale, le vin ne peut entrer dans le label Terres d’Eure-et-Loir parce qu'il est en Vin de France. "Les Fraudes sont contre. Pourtant mon but est de vendre en local", regrette le jeune vigneron. Un réflexion est toutefois en cours avec le réseau sur une façon de tout de même collaborer. Son vin permettrait d'élargir la gamme des produits accessibles des consommateurs et restaurateurs locavores.

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