Zones intremédiaires : augmenter la résilience des fermes en diversifiant
Diversifier ses productions en développant sur sa ferme un autre atelier, végétal mais aussi animal, aide à résister aux crises.
Diversifier ses productions en développant sur sa ferme un autre atelier, végétal mais aussi animal, aide à résister aux crises.
Quelles sont les caractéristiques des exploitations qui s’en sortent le mieux ? « En zones intermédiaires, nous ne pouvons pas donner de surfaces ou de production », indique Fabien Balzeau, conseiller Cerfrance Val-de-Loire. À la chambre d’agriculture du Cher, Jean-Dominique Gilet, sous-directeur, fait le même constat. Passé un seuil minimal qui serait de l’ordre de 120 à 130 hectares, « c’est l’homme qui fait la réussite de son exploitation, sa capacité à réagir, à s’entourer, à prendre les bonnes décisions », estime-t-il. Pour le conseiller, « le grand enseignement de 2016, c’est que dans ces zones où les potentiels sont de 60 à 65 q/ha en blé avec des rotations colza, blé et orge, ce sont en fait les systèmes les plus complexes qui résistent le mieux ». Cette complexité se traduit par la mise en place de multiples diversifications : semences, lentilles, luzerne, mais aussi réintroduction d'un atelier d'élevage ou commercialisation en groupe, par exemple. "Un agriculteur seul aura du mal à vendre sa dizaine d’hectares de pois chiche, mais si sept à huit exploitants s’y mettent, les acheteurs commenceront à être intéressés», observe Jean-Dominique Gilet. « C’est à notre sens une tendance très lourde : tous ceux qui nous disent 'c’est dur mais on va s’en sortir' ont complexifié leur système », ajoute-t-il.
L'appui des organismes techniques et des collecteurs nécessaire
Pas facile cependant. Dans l’Yonne, les céréales représentent encore 68 % de la sole dont 40 % pour le blé tendre. « Globalement, les surfaces ne bougent pratiquement pas en dehors du colza, qui a régressé de 4000 hectares entre 2011 et 2015", note Pierre Perreau, au Cerfrance Yonne. Pour le conseiller, trouver de nouvelles têtes d’assolement va être nécessaire et demander l'effort conjoint des organismes stockeurs et des organismes techniques. Pierre Perreau compte lui aussi sur le retour de l'élevage : « Je pense que les systèmes de polyculture élevage étaient résilients dans ces zones-là. Il va peut-être falloir y revenir… mais ça ne sera pas facile : l’élevage est beaucoup plus contraignant que les cultures.»