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Surveillance et contrôles des bio-agresseurs
Y a-t-il un pilote pour les avertissements agricoles?

Les services régionaux de la protection des végétaux vont abandonner la diffusion de leurs bulletins d’avertissements à la fin de l’année. Une nouvelle structure doit prendre le relais...

C’est la fin d’une époque. Les bulletins des avertissements agricoles cessent d’être diffusés par les services régionaux de la protection des végétaux (SRPV) à compter de 2009. Pour autant, le service ne va pas disparaître. Il sera le fruit d’une nouvelle organisation. Au-delà de la refonte des avertissements agricoles, c’est un renforcement des réseaux de surveillance des bio-agresseurs qui est programmé au travers du plan Écophyto 2018. « L’objectif est d’organiser des partenariats associant les différents acteurs du monde agricole pour aboutir à une organisation comparable à ce qui existe dans le domaine vétérinaire avec l’épidémiosurveillance formalisée », présente Joël Mathurin à la tête de la sous-direction de la protection des végétaux à la DGAL.

VERS DES STRUCTURES RÉGIONALES
Chambres d’agriculture, instituts techniques, distributeurs, fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon),Draf-SRPV: qui va piloter ces réseaux de surveillance ? On se dirige vers des structures régionalisées où les chambres régionales d’agriculture tiendront un rôle central, selon Joël Mathurin. C’est peu ou prou ce que proposent dans une note commune l’APCA, Coop de France et les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs : « Un comité de pilotage d’épidémio-surveillance est créé au niveau régional, présidé par le président de la chambre régionale d’agriculture. Sous contrôle de la Draf, il rassemble les organisations agricoles concernées : syndicats, chambres d’agriculture, distributeurs, instituts techniques, Fredon… » Une fois la surveillance des bio-agresseurs organisée sur le territoire, il reste le traitement et l’analyse des donnéesd’observation à réaliser par les organismes les plus compétents.Vice-président de la FNLon et président de la Fredon Rhône- Alpes,Dominique Pipit met en avant les Fredon pour remplir ces rôles. « Nous avons besoin également du travail des instituts techniques sur la gestion de bases de données et la modélisation du développement des bio-agresseurs », ajoute-t-il.

DIFUSION GRATUITE SUR INTERNET
Les coopératives sont également prêtes à apporter leur contribution. Le traitement et l’analyse des données seront organisés par filières (cultures), avec les instituts techniques concernés. Les informations remontant du terrain ont besoin d’une validation qui ne puisse pas souffrir d’une remise en cause. Sur ce point, on compte sur les pouvoirs publics via le contrôle par les Draf-SRPV. Le respect d’un cahier des charges doit être le garant de la fiabilité des données. La rédaction des avertissements agricoles suivra le même principe. Ces informations ne seront plus diffusées par les SRPV. Mais l’État veut garder la main. « Il y aura la mise en place d’un dispositif de labellisation du service avec une marque d’État ‘Avertissement agricole’ pour les informations qui auront respecté le cahier des charges », informe Joël Mathurin.Quant aux informations, elles seront à disposition des agriculteurs gratuitement via un site internet.C’est un moyen rapide etpeu onéreuxde mise à disposition de l’information.

LES COOPS VEULENT ÊTRE RÉMUNÉRÉES
Mais quel sera le niveau de pertinence de cette information gratuite? Une organisation proposée pour la région Nord- Pas-de-Calais mentionnait la gratuité pour une simple publication mensuelle sur la situation phytosanitaire et réglementaire. Elle prévoyait en revanche un service payant pour la mise à disposition en temps réel d’informations synthétisées et analysées en vue d’utilisations pour les prescriptions. Les organisations apportant leur contribution dans les observations et les analyses souhaitent légitimement en obtenir un financement. « C’est un point sur lequel nous allons être vigilants. La rémunération des organismes qui apportent des informations se doit, en plus, d’être différenciés entre les contributeurs importants et ceux plus modestes. Nous ne voulons pas apporter massivement pour que derrière, des structures qui n’apportent rien en profitent, selon Jeremy Macklin, directeur agrofournitures chez In Vivo. Sinon, à notre sens, le système ne sera pas viable. » Les préconisations qui découleront des informations émanant du réseau de surveillance seront validées jusqu’à un certain niveau par les directions régionales de l’Agriculture et de la Forêt. Mais pour le conseil à la parcelle, les organismes prescripteurs feront valoir la qualité de leurs services techniques par des prestations payantes.
Christian Gloria

Trois questions à...

Antoine Bray, ingénieur Arvalis en Basse-Normandie
« Un coup d’essai satisfaisant sur le blé tendre »

Vous avezmené une opération pilote de biosurveillance sur votre région. Comment?
Avec le service régional de la protection des végétaux de Basse-Normandie, nous avons souhaité mettre en place cette opération sur les maladies et ravageurs du blé tendre. Nous voulions voir dans quelle mesure il était possible de mutualiser les moyens de structures à caractères différents. Nous avons commencé en avril 2008 et plusieurs partenaires ont répondu à notre démarche : une chambre d’agriculture, deux coopératives, trois négoces, le SRPV,la Fredon et nous-mêmes chez Arvalis.
Quelle méthodologie avez-vous défini autour des observations ?
Nous avons établi des règles communes en termes de protocoles d’observation des parcelles de blé. Nous nous sommes entendus par exemple pour que chaque partenaire apporte les observations de quatre parcelles au minimum. Ainsi, chacun s’implique de façon équitable dans le réseau de surveillance. Nous avons mis à disposition un outil de saisie des données d’observation à l’ensemble des partenaires. Ces derniers avaient accès aux données en temps réel. Sur un rythme hebdomadaire, une synthèse des données était réalisée par Arvalis et validée par le SRPV, puis diffusée à l’ensemble des partenaires. Nous avons concentré nos efforts sur la réactivité des informations avec l’envoi rapide de la synthèse après la saisie des données d’observation.
Quel bilan tirez-vous de votre opération ?
Nous avons rempli l’objectif de partage équitable des données entre structures différentes. La rapidité de récupération des données par les acteurs de terrain a été jugée satisfaisante et c’est important pour les prescriptions. C’est un premier pas bien franchi. Maintenant, il faudra faire progresser le système en l’étendant à d’autres cultures, avec plus de partenaires et sur une période plus longue sur l’année.
Propos recueillis par Christian Gloria

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