Contamination des grains
Vigilance sur les taux de mycotoxines
Contamination des grains
On connaît les niveaux et facteurs de contamination des grains de céréales par les mycotoxines. Sur le terrain, des actions se mettent en place pour minimiser les risques.
Dans le cortège des toxines produites par des champignons parasites des céréales (mycotoxines), le déoxynivalénol (DON) n´est pas le plus dangereux. Mais c´est la plus présente des mycotoxines sur les grains de céréales sous nos latitudes. En toute relativité.
Le DON est détecté dans 47 % des orges européennes (résultat Scoop 2003) à l´état de traces surtout, contre seulement quelques pour cent pour les autres mycotoxines, ce qui marque bien la forte présence du déoxynivalénol. Si l´on s´en tient à la teneur de 500 ppb (microgramme/kg) de DON, entre 1999 et 2003 le bilan de qualité sanitaire des orges brassicoles montre d´excellents résultats : entre 0 et 2 % des échantillons dépassent ces 500 ppb, seuil bien inférieur aux normes en projet(1).
Le blé tendre et le blé dur sont des céréales plus sensibles aux fusarioses. Les proportions de lots contaminés à plus de 1000 ppb peuvent se chiffrer à quelques pour cent. « Le projet européen réglementaire de mise en place de teneurs maximales de DON devrait aboutir en 2005. Une part de la production de blé est susceptible de dépasser les seuils proposés dans ce projet, remarque Bruno Barrier-Guillot du service qualité céréales à Arvalis. Mais il est difficile de se prononcer car les variations annuelles et régionales sont fortes. La profession agricole se mobilise déjà pour qu´il y ait le moins possible de lots dépassant les seuils. »
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©D. R. |
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©Sopra - Archives |
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Démarche HACCP et traçabilité mises en oeuvre en 2005
La législation s´applique à d´autres mycotoxines. « Seules des mycotoxines de stockage, les aflatoxines (absentes en Europe) et l´ochratoxine A (OTA), sont réglementées, précise Vincent Magdelaine, de la FFCAT(2). La Commission européenne recommande des valeurs maximales acceptables pour la consommation humaine. Une réglementation s´élabore pour le déoxynivalénol, la zéaralénone, les trichothécènes T2 et HT2. »
Les organismes stockeurs ont repris la démarche HACCP(3) pour maîtriser la qualité sanitaire des céréales. « Cent coopératives ont signé un plan de mise en place, précise Vincent Magdelaine. Un guide de bonnes pratiques a été rédigé et fait office de référence. Trois ministères l´ont approuvé. » La démarche introduit la notion de contrôle et d´actions correctives pour la maîtrise de la qualité du produit.
Établie de la production à la distribution, la traçabilité doit permettre de retirer du marché tout lot défectueux. Démarche HACCP et traçabilité seront mises en oeuvre en 2005, l´année où devrait être décidée la réglementation sur le DON. La profession agricole prend les devants de la législation européenne.
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(1) Sur céréales brutes ; autour de 1500 ppb.
2) Fédération française des coopératives agricoles de collecte, d´approvisionnement et de transformation.
(3) Hazard analysis and critical control point.