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PLUVIOMETRIE
Un radar pour détecter et quantifier les pluies

Les radars ont fait leur arrivée il y a quelques années dans le monde de la météorologie pour une mesure affinée des pluies.

Le radar fait partie de la panoplie des météorologues.Météo France dispose ainsi de 24 radars disséminés sur tout le territoire français pour en couvrir l’intégralité. « Grâce à ce dispositif et la portée de 150 kilomètres de chacun des radars, nous avons une image sur tout le pays avec une résolution d’un kilomètre. C’est comme si nous avions un demi million de stations météo », illustre Emmanuel Cloppet qui dirige la division agrométéorologie à Météo France. La structure nationale dispose de 1200 stations météo en réalité. Qu’apportent ces radars d’observation en climatologie ? « Ils anticipent l’arrivée de bandes pluvieuses dans l’heure qui vient, précise Emmanuel Cloppet. C’est un service qui existe depuis quelques années, utilisé lors du tournoi de Roland-Garros par exemple. Plus intéressant en agriculture, les radars quantifient les volumes d’eau tombée selon une spatialisation très fine de l’ordre du kilomètre. Cette technologie permet de compléter les données issues des pluviomètres qui sont fiables mais dont le réseau ne sera jamais assez dense pour capter toute l’hétérogénéité d’une pluviométrie au sol. » La précision de la mesure de la pluviométrie conditionne la fiabilité d’outils de suivi de maladie. Les pluviomètres ne sont pas à jeter au rebut pour autant car les radars souffrent d’imprécision dans certaines circonstances. Météo France a donc inventé le nouveau service Antilope, qui conjugue les données des radars à celles des pluviomètres. Les deux sources d’informations utilisées conjointement améliorent encore la fiabilité des mesures.

APPLICATIONS… EN VIGNE
Pour l’heure, le produit Antilope ne s’applique en agriculture que pour le secteur viticole. L’Institut français de la vigne et du vin (IFV) teste le service pour le coupler à un outil de suivi du mildiou. En 2010 par exemple, l’IFV avait noté un épisode pluvieux violent et très localisé détecté par Antilope avec ses données spatialisées à maille fine. Sur la base de ces données, le modèle mildiou indiquait un fort niveau d’attaque de la maladie dans les communes concernées, ce qui fut confirmé par des notations in situ. À quand l’utilisation d’un service du type Antilope en grandes cultures ? « Nous travaillons avec Météo France mais nous sommes dans une phase exploratoire, reconnaît Olivier Deudon, Arvalis.
Les radars pourraient se substituer ou être utilisés en complément des stations météo pour la mesure de la pluviométrie. Grâce à une résolution au kilomètre près, cette technologie est intéressante dans la recherche de précision pour un conseil à la parcelle. Les stations météo sont réparties inégalement sur le territoire et parfois éloignées de parcelles agricoles. Nous sommes déjà abonnés aux services de Météo France pour 700 pluviomètres de station localisés dans les zones de grandes cultures, précise Olivier Deudon.
On peut se contenter de ces mesures sur la période automne-hiver où les pluies apparaissent homogènes. En revanche, entre avril et août, on pourrait faire appel aux radars qui fournissent une information spatiotemporelle unique pour mesurer les pluviométries hétérogènes, en particulier dues aux orages. » Il faut dire que le produit Antilope est clairement affiché comme appartenant à l’offre haut de gamme agricole de Météo France.

UN RADAR CHEZ NOURICIA
Chez Nouricia, coopérative de Champagne- Ardennes, on a décidé de passer à la pratique. Benjamin Domingo, responsable de la cellule services : « Notre projet d’installation d’un radar arrive à concrétisation. Il doit être opérationnel cet été et nous utilisons la technologie développée par la société Novimet. » Le radar est de taille plus modeste que ceux de Météo France et d’une portée plus limitée : 60 kilomètres de rayon soit 11 000 km2, l’équivalent de deux départements. « Avec la résolution au kilomètre, notre radar Hydrix peut donner une mesure de pluie tous les 25 hectares, précise Jacques Testud, directeur de Novimet, fournisseur de solutions en hydrométéorologie. Il a comme atout d’être peu encombrant, peu lourd (350 kg) et s’installe sur un silo ou un château d’eau. » Celui de Nouricia sera localisé à Saint-Parres-les-Vaudes (Aube). « Le principal intérêt du radar (couplé à un logiciel) est la possibilité d’établir un historique de la pluie à la parcelle agricole sur quelques mois.
Dans un modèle agronomique, cette donnée est essentielle pour définir un risque maladie sur une culture par exemple. » « Le système donnera de la valeur ajoutée à la donnée brute pour faire tourner des outils de suivi des maladies, du développement des plantes ou encore de la fertilisation azotée, précise Benjamin Domingo. Nous allons conduire un projet de recherche et développement sur trois ans avec de multiples partenaires (projet Cantia) sur le développement de tels outils. » Le radar fournira la matière première de ces modèles.

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