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Mycotoxines
Un DON discret mais toujours menaçant

Pour la mycotoxine produite par ‘Fusarium’, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Après deux ans de contamination généralisée en 2007 et 2008, le DON a disparu des radars. Jusqu'à cette année ?

Certes, il s’est fait discret depuis 2009. Mais un coup d’oeil dans le rétroviseur rappelle que le DON, cette mycotoxine produite par un champignon du genre Fusarium, est une réelle menace pour le blé français. La réglementation fixe depuis 2006 une teneur maximale pour ce contaminant dans les blés tendres et les blés durs destinés à l’alimentation humaine. Son réel baptême du feu a eu lieu en 2007, avec environ 10 % des surfaces en blé touchées par une concentration en DON supérieure à la limite. Par chance pour les producteurs, le faible volume de la récolte n’a pas poussé les transformateurs à faire la fine bouche, et le gros travail de nettoyage effectué par les organismes collecteurs a permis de minimiser les litiges.


UN GUIDE DE GESTION


Les relations commerciales ont été plus musclées en 2008, nouvelle année de contamination généralisée, mais cette fois-ci dans un contexte de moisson abondante. Refus de lots, réfactions et retours de bennes se sont multipliés. Les discussions ont parfois été vives à propos des résultats d’analyse à la fiabilité toute relative. Ces difficultés ont motivé la rédaction d’un guide de gestion des mycotoxines en filière, détaillant les actions à mettre en oeuvre pour chacun des maillons et précisant les bonnes pratiques d’échantillonnage et d’analyse afin d’éviter les contestations. Les conditions météorologiques de 2012 laissant craindre un grand retour du DON, la prochaine récolte pourrait faire office de premier test pour ce guide entré en vigueur en 2009.

Alimentation animale

La réglementation sur le DON n’impose pas de valeur seuil pour l’alimentation animale. C’est donc vers ce débouché que sont orientés les lots impropres à la consommation humaine. Certains animaux, tels que les porcelets, sont toutefois très sensibles à ce contaminant qui peut retarder leur croissance. Les fabricants d’aliments intègrent donc des valeurs maximales dans les contrats d’approvisionnement en céréales losqu’elles sont destinées aux animaux les plus fragiles.


Analyses

L’échantillonnage a longtemps posé problème pour les mycotoxines en raison de leur répartition très hétérogène dans les tas de grains. Le protocole officiel élaboré par les autorités européennes a dû être abandonné en raison d’une lourdeur incompatible avec l’activité des OS. La filière dispose désormais de deux protocoles reconnus: le premier, normalisé ISO et employé pour les contrôles officiels, correspond à une version allégée du protocole initial. Le second, réalisé en routine, est encore plus simple, avec seulement trois points de prélèvement par benne.


Traitements

Selon les tendances révélées par le suivi d’un réseau d’agriculteurs Arvalis, la réglementation sur les mycotoxines de 2006 s’est traduite par une augmentation des traitements contre Fusarium cette année-là. La proportion s’est largement accrue en 2008, suite à l’impact psychologique de la forte contamination observée en 2007. Les producteurs ont levé le pied entre 2009 et 2011, années à faible pression, tout en continuant à traiter plus qu’avant 2006.

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