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Biomasse
Trente-huit logements chauffés à la paille

La première chaufferie à granulés de paille en France fonctionne depuis cet hiver à Droué dans le Loir-et-Cher. La paille est fournie par Agralys : cent tonnes par an.

Depuis cet hiver, les 38 logements sociaux de Droué, une commune du Loir-et-Cher, sont chauffés avec la paille produite par des adhérents de la coopérative Agralys. Cette nouvelle chaufferie permet d’économiser 90 tonnes d’émission de CO2 par an et de réduire de 30 % la facture de chauffage du bâtiment. Ce projet est expérimental par sa dimension relativement modeste mais retient l’attention par sa particularité. « L’utilisation de biomasse sous forme de granulés de paille pour chauffer des logements sociaux est une première en France », soulignait Maurice Leroy, président du Conseil général en l’inaugurant. « Nous devions remplacer la dernière chaufferie au fuel du parc de logements de l’Opac(1) du Loir-et-Cher », explique son directeur Pascal Renoux. « Et, bien qu’il s’agisse d’une chaudière de petite dimension, nous voulions recourir à une technologie respectueuse de l’environnement, sans énergie fossile, utilisant un combustible au pouvoir calorifique performant et produit localement », énumère-t-il.

UN COMBUSTIBLE CONCENTRÉ ET FLUIDE

Une équation dont la résolution est tombée sous le sens dans cette localité de la Beauce. La raison du choix de la forme granulés est technique. L’alimentation avec de la paille brute n’est possible qu’avec des chaudières de grande capacité, supérieure à 800 kWh. Ces dernières peuvent avaler directement des balles de 400 kilos acheminées automatiquement par des tapis,mais ce type d’installation requiert un minimum d’espace. Fabriqué de la même manière qu’en alimentation animale, le granulé de paille est un combustible concentré qui permet de s’adapter à des situations plus urbaines. À Droué, le silo de stockage de 40 m3 a pu être aménagé dans les sous-sols à proximité immédiate de la chaufferie et la fluidité du combustible autorise l’approvisionnement automatique de la chaudière par une vis peu encombrante.

UN APPROVISIONNEMENT SÉCURISÉ

Sur un an, la chaufferie de Droué représente une consommation de 100 tonnes de paille fournie par Agralys, après transformation en granulés par un sous-traitant. « Ce partenariat nous a permis de concrétiser notre démarche dans les énergies renouvelables », explique Cristian Clarysse, directeur du développement et de la diversification. Agralys a d’autres projets en cours et cherche des clients en s’appuyant sur cette première expérience aboutie. Qu’il s’agisse de collectivités publiques ou d’entreprises privées souhaitant approvisionner des unités de cogénération, la coopérative « dispose des savoir-faire pour organiser un approvisionnement sécurisé : la contractualisation et l’expertise agronomique avec les agriculteurs, la logistique et le stockage », poursuit-il. À terme, l’objectif est de développer une filière locale, avec si besoin la construction d’une unité de transformation pour la fabrication des granulés.

140 EUROS LA TONNE

À Droué, les granulés de paille sont livrés à 140 euros la tonne soit un coût du kWh de 0,033 euro, à comparer aux 0,073 euro du kWh que coûte le fuel(2). Outre l’approvisionnement, la filière agricole, à travers Agralys et le fonds financier Unigrains, a participé à l’investissement dans l’installation, d’un coût global de 158000 euros(3). « Par rapport à une chaufferie classique une chaudière à biomasse nécessite un soutien financier car l’investissement de départ est plus important, reconnaît Pascal Renoux, directeur de l’Opac. Il est d’autant plus facile à amortir que l’installation est importante. Le seuil d’une bonne rentabilité ce situe à 300 logements chauffés par unité ». Mais à Droué, il s’agit d’une première destinée à faire école. !

(1) Office public d'aménagement et de construction.(2) Le coût de maintenace de la chaudière à paille est plus élevé. Le kWh, maintenance incluse, revient à 0,055 euro pour la paille contre 0,093 euro pour le fuel. (3) L’État a financé 64 000 euros dans le cadre du pôle d’excellence rurale, l’Opac du Loir-et-Cher 39500 euros, le conseil général 25000 euros, Unigrains 20000 euros et Agralys 10000 euros.

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