Productions végétales
Transgénèse et mutagénèse, outils d´obtention de nouvelles variétés
Productions végétales
Qu´est-ce qu´un organisme génétiquement modifié ? « Une variété est considérée comme OGM dès lors qu´on y a introduit un gène par voie de transgénèse, même s´il s´agit d´un gène de la même espèce » définit Alain Toppan de Biogemma.
La transgression de l´espèce, en introduisant par exemple un gène provenant d´une bactérie vers une plante, était un argument repris par les organisations anti-OGM car perçue comme contre nature. Mais ces organisations sont-elles prêtes à tolérer le transfert de gènes de même espèce ou d´espèces voisines susceptibles de se croiser dans la nature ?
Les outils perturbants de la transgénèse...
Pour Greenpeace et Arnaud Apoteker, « on peut très bien réaliser ces insertions de gènes par des techniques classiques avec la sélection assistée par marqueurs (SAM). Ce sont les outils de la transgénèse (canon à particules, bactéries vectrices) qui sont gênants. Il s´agit de techniques perturbantes pour le génome de la plante réceptrice. Le gène est inséré au hasard ; la géométrie du brin d´ADN peut s´en trouver modifiée alors que sa forme peut être importante dans l´expression de certaines fonctions ; on coupe peut-être des fonctions intéressantes. Qui sait si des plantes produites de façon si peu contrôlée ne pourraient produire au final des molécules toxiques... »
Résistance à un herbicide par mutagénèse
Des plantes résistantes au glyphosate : il n´y a pas que la transgénèse qui permette de les obtenir. La même prouesse a été réalisée avec la technique de mutagénèse. Celle-ci consiste à obtenir des mutants en modifiant volontairement certaines parties du génome. Elle est de moins en moins aléatoire. On connaît dorénavant (grâce à la transgénèse) les séquences d´ADN qui sont le siège, par exemple, de résistance aux herbicides. On cible les mutations sur ces zones d´ADN. Est obtenue une plante mutante possédant le même caractère de résistance à un herbicide qu´un OGM.
Mêmes résultats mais alors que pour une variété OGM, il faut établir un dossier conséquent pour obtenir son autorisation en Europe, aucune législation n´a été mise en place spécifiquement pour les autorisations de culture de variétés mutantes. Là est tout l´avantage pour les obtenteurs. Greenpeace n´émet pas d´avis contre cette technologie toute neuve. Mais Arnaud Apoteker déclare « sa méfiance à l´égard de la´technisation´ à outrance ».