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Ravageurs du maïs
Traiter la sésamie quand elle se balade

Dans la moitié sud de la France, la sésamie peut apparaître plus problématique que la pyrale. Elle se traite avec des insecticides au stade « baladeur ».


Sur le territoire français, l´aire de distribution de la sésamie est moins étendue que celle de la pyrale. « On retrouve ce papillon au sud d´une ligne Vendée du sud-Montélimar », remarque Bernard Naïbo, spécialiste ravageurs à l´AGPM-Technique. Rapporteur sésamie au Service de la protection des végétaux (SPV), Alain Faure apporte une précision : « Une petite zone est confinée en limite des régions Poitou-Charentes (Nord), Pays de la Loire et Centre mais la deuxième génération d´individus y est incomplète. On constate une progression très lente de ce ravageur vers le nord. »

Des situations extrêmes où il faut ressemer
La sésamie peut causer des dégâts notables sur des jeunes maïs. « En juin, nous pouvons relever des disparitions de plusieurs pieds de maïs sur des ronds, décrit Bernard Naïbo. Il n´y pas de compensations du maïs derrière ce type de dégâts et les pertes de pieds sont de 5 à 10 % dans des situations où on ne traite pas. Cela peut monter à 20 %. Nous avons déjà connu des situations où il a fallu ressemer des parcelles. » Ces derniers cas de figure sont très rares. Le spécialiste de l´AGPM nous cite l´année 1988 dans le Lot-et-Garonne où des semis n´avaient été réalisés que fin mai-début juin.
Les dégâts peuvent être exacerbés en cas de semis très tardifs. Les ronds de pieds touchés s´expliquent par des attaques en deux temps. « Les premiers vols de sésamie ont lieu courant mai. Ils aboutissent à des pontes avec des oufs réunis sur quelques pieds porteurs. Les larves (chenilles) s´y développent puis, une fois le pied porteur détruit, elles s´attaquent aux pieds voisins », explique Alain Faure.
©Source : SPV

Légende - La sésamie reste au sud de la Loire.

Un modèle pour simuler les stades larvaires
Le spécialiste du SPV décrit un « stade baladeur des larves » quand celles-ci se dispersent à partir du pied porteur. « C´est à ce stade, au mois de juin, qu´il convient de réaliser un traitement insecticide. Au niveau de la Protection des végétaux, nous utilisons un modèle mathématique pour déterminer les dates d´apparition des stades larvaires et ainsi, bien placer les dates de traitements. »
Bernard Naïbo préconise un seul traitement avec un produit à base de pyréthrinoïde à pleine dose pour les maïs grain ou fourrage. Il y a plusieurs variantes. « Si l´agriculteur a semé des grains enrobés du produit Gaucho, ce dernier a une efficacité de 30 à 40 % sur les larves de première génération. Il reste nécessaire de réaliser une application insecticide en juin, mais à demi-dose. » Autre cas de figure : la production de semences ou de maïs doux. « Les exigences de qualité sont telles qu´il faut effectuer une couverture insecticide rigoureuse. Deux applications d´une pyréthrinoïde à demi-dose début juin puis quinze jours après donnent d´excellents résultats. » Alain Faure précise que le traitement contre la sésamie permet d´éliminer les pyrales présentes au moment de l´application.
©AGPM

Légende - C´est au moment où les larves se dispersent, qu´il convient de réaliser un traitement insecticide.

Moins de dégâts avec la deuxième génération
Dans la lutte contre la sésamie, il n´existe pas de préparation biologique contrairement à la pyrale.
La sésamie se signale par une deuxième génération d´individus. Les dégâts apparaissent moins graves que ceux des larves de première génération. A fortiori si une protection insecticide a été réalisée en juin, elle réduit fortement la seconde génération du ravageur. Les attaques peuvent se traduire par une verse de pieds de maïs. « Les larves sont présentes sous les premiers épis du maïs contrairement à celles de la pyrale qui se signalent sur toute la hauteur de tige, précise Bernard Naïbo. Atteindre ces larves avec des produits apparaît d´autant plus difficile. Mais les traitements sont exigés en production de semences ou de maïs doux. »
La sésamie connaît un ennemi implacable : le froid. Les hivers doux de ces dernières années lui ont été favorables. Mais les gelées de décembre-janvier pourraient lui avoir été fatales. Le mois de mai rendra son verdict en observant les vols des papillons adultes.

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