Aller au contenu principal

Fongicides sur colza : quelles sont les conditions d'utilisation prévues par l’arrêté abeilles ?

Depuis 2023, l'arrêté abeilles impose le respect d'horaires pour utiliser certains produits phytosanitaires en période de floraison. Les traitements fongicides sur colza pour face au risque de sclérotinia sont notamment concernés.

L'arrêté abeilles impose de réaliser les traitements de type fongicides sur le colza le soir.
L'arrêté abeilles impose de réaliser les traitements de type fongicides sur le colza le soir.
© H. Challier

[Mis à jour le 8 avril 2024]

 

 

Que prévoit l'arrêté abeille pour appliquer les traitements fongicides sur colza ?

Les producteurs de colza sont concernés par l’arrêté abeilles, paru en 2021 et entré en application en 2023. Cette réglementation va les obliger à allumer les phares de leur pulvérisateur pour appliquer des produits phytosanitaires sur colza en période de floraison

Les produits fongicides, notamment pour faire face de manière préventive au risque de sclérotinia sur colza, sont concernés. Les traitements doivent s’effectuer le soir, sur une plage horaire comprise entre les deux heures qui précèdent le coucher du soleil (défini par l’éphéméride) et les trois heures qui suivent le coucher du soleil.
 

 

Quelle est la liste de cultures dites « attractives » pour les abeilles ?

L’arrêté abeilles vise la protection de tous les insectes pollinisateurs, et concerne les cultures qui sont pour eux attractives (liste ici), en période de floraison : colza, tournesol, féverole, lin, lupin, pois chiche. Il s’applique à tous les produits phyto: insecticides, fongicides et herbicides.

L’arrêté définit la période de floraison non pas par rapport au stade de la culture (50 % des plantes en fleurs) mais sur la base de la période végétative allant de l’ouverture des premières fleurs à la chute des pétales des dernières fleurs. 

Vigilance également du côté des produits autorisés en période de floraison, qui doivent comporter la mention « Abeilles ». La base de données e-phy permet de visualiser rapidement les produits qui portent cette mention grâce à un pictogramme spécifique.

Les produits de biocontrôle, considérés comme étant à faible risque ou autorisés en agriculture biologique sont également concernés par l’arrêté. En revanche, les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) composées d’une ou plusieurs substances de base ne rentrent pas dans le champ d’application de l’arrêté, même s’il est recommandé d’éviter l’application sur les plantes de tout produit en présence d’abeilles.
 

 

Quelles sont les dérogations pour appliquer des traitements de jour sur colza ?

« L'arrêté mentionne un usage dérogatoire dans certains cas », précise Gwénola Riquet, ingénieure chez Terres Inovia. Dans certaines situations, qui n’incluent pas les fongicides sur colza en prévision d’un risque de sclérotinia, il est en effet possible d’adapter les horaires de traitement prévus par l’arrêté. C’est le cas par exemple des traitements insecticides visant des nuisibles diurnes (bruches), des luttes obligatoires fixées par arrêté, ou encore des traitements fongicides relevant d’une urgence (pas en préventif) liée au développement d’une maladie. Pour recourir à cette adaptation horaire, l’agriculteur doit consigner les horaires de début et de fin de traitement et le motif (ravageur diurne, traitement fongicide urgent ou lutte obligatoire) dans son registre phyto.

 


Que prévoit la réglementation en cas d'infraction aux conditions d'utilisation des fongicides sur colza ?

L’infraction à cette nouvelle réglementation expose les exploitants agricoles à des sanctions. « En application de l’article L. 253-17 du Code rural et de la pêche maritime, le non-respect des dispositions de l’arrêté peut être puni d’une peine maximale de six mois d’emprisonnement et d’une amende de 150 000 € » peut-on lire dans un document ministériel reprenant les questions-réponses se référant à l’arrêté du 20 novembre 2021 relatif à la protection des abeilles et autres pollinisateurs vis-à-vis des produits phytopharmaceutiques.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Déchargement d&#039;un camion d&#039;ammonitrate à la ferme. Livraison d&#039;engrais azoté en big bag sur une exploitation agricole. Manutention avec un chargeur Manitou. Fertilisant ...</em>
Engrais azotés et taxe carbone : la France confirme son intention de trouver des solutions pour « annuler l’impact du MACF » en céréales

Les élus de la FRSEA Occitanie ont alerté le président de la République le 12 novembre sur les conséquences de la mise en…

<em class="placeholder">Equipement / pulvérisation / pulvérisateur tracté Hardi Commander/ traitement (désherbage) d&#039;une céréale (blé, orge) en post-levée (stade deux à trois feuilles). ...</em>
Nouveautés en cultures : un herbicide complet sur céréales et un insecticide contre les doryphores

Variétés de maïs, herbicides céréales, biostimulants, insecticides, OAD… voici une sélection des nouveautés récentes en…

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Cinq personnes à une table travaillant sur des papiers administratifs. </em>
Aide au répit administratif de la MSA : « ça m’a permis de rattraper mon retard et de m’organiser »

Agriculteur en Haute-Vienne, viticultrice dans l’Aude, éleveur dans la Creuse : Ils ont eu recours à l’aide au répit…

<em class="placeholder">Éloi Martin, directeur de l’exploitation du Domaine de Sandricourt (Oise)</em>
Résistance herbicide : « J’ai remplacé le prosulfocarbe par du chlortoluron, suite à un diagnostic sur ray-grass sur des parcelles dans l'Oise »

Directeur de l’exploitation de 1500 hectares du Domaine de Sandricourt (Oise), Éloi Martin a pu avoir une mesure précise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures