Aller au contenu principal

Terre de liens et Agter pour une refondation de la politique foncière

A quelques jours de la publication du rapport de la mission parlementaire sur le loi foncière, Terre de liens et Agter ont présenté leurs propositions en faveur de la transition écologique et sociale.

Robert Levesque, président de l’Agter à gauche, et Tanguy Martin, chargé de mission débat public pour Terre de liens à droite présentent les mesures pour une refondation de la loi foncière.
© S.Thillaye

La fondation Terre de liens et l’association Agter (1) ont conjointement présenté des propositions de réforme sur la future loi foncière, lors d’une conférence de presse le 27 novembre à la mairie du 2ème arrondissement de Paris. Dans un document appelé « Préserver et partager le terre », les structures ont proposé de renforcer la politique foncière agricole autour de deux principes : la zéro artificialisation nette et la régulation effective des marchés fonciers agricoles.

« L’artificialisation des sols fait perdre l’équivalent de la surface agricole d’un département français tous les cinq à six ans », indique Robert Levesque, président d’Agter. Ce constat est inquiétant : « les politiques actuelles en place depuis 20 ans ne permettent donc pas de préserver les surfaces agricoles », souligne-t-il. Et « ce n’est pas l’agriculture urbaine qui réussira à répondre aux enjeux de la planète d’aujourd’hui », ajoute le président. Pour y faire face, la fondation et l’association préconisent la zéro artificialisation nette des terres (ni béton, ni bitume supplémentaire). Si cette orientation n’est pas une idée nouvelle, elle s’inscrit dans la transition écologique. « Cela préserverait le potentiel agricole français et les emplois associés tout en permettant de faire un grand pas en faveur de la biodiversité et du climat », indique Robert Levesque. De plus, « il faut recycler les espaces urbaniser, évoque-t-il. Aujourd’hui en France, l’extension urbaine sur les terres agricoles coûte moins cher que de bâtir sur de l’existant ». Avec une telle mesure, la crise du logement pourrait être résolue : « il y a 2,5 millions de logements vacants pour une demande de 2 millions de logements sociaux », fait remarquer le président. Le principe de non artificialisation nette des terres serait aussi accompagné de taxes, lors d’une plus-value foncière pour les propriétaires et lors d’artificialisation à la charge des aménageurs.

Un contrôle strict des marchés fonciers agricoles

La fondation et l’association proposent également un contrôle strict des marchés fonciers agricoles par la création d’une commission territoriale de régulation foncière. L’objectif ? Lutter contre une concentration des terres conduisant à une diminution de la valeur ajoutée et à un nombre d’entrepreneurs de plus en plus faible. « Cette instance remplacerait à la fois la commission structure de la Commission départementale d’orientation agricole (CDOA) et le Comité technique départemental Safer, indique Tanguy Martin, chargé de mission débat public pour Terre de liens. De plus, les ventes de terres, de parts sociales de sociétés d’exploitations ou foncières agricoles, comme les locations, devraient être préalablement autorisées par cette commission ». Le schéma de régulation foncière serait repensé. En outre, les terres mises sur le marché seraient orientées prioritairement vers les porteurs de projets agroécologiques.

L’ensemble des propositions de Terre de liens - Agter a été présenté à la mission parlementaire qui doit rendre son rapport le 4 décembre, après dix mois d’auditions. L’examen du projet de loi qui doit suivre la remise de ce rapport est attendu pour 2020.

(1) Structure créée en 2005 pour l’Amélioration de la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles

Les plus lus

Parcelle de colza mi-octobre, stade 4 feuilles, dans l'Eure
Fertilisation azotée du colza : dans quel cas peut-on apporter 30 unités d’azote minéral en végétation à l’automne en 2025 ?

Le 7e programme national d’actions nitrates donne la possibilité d’apporter 30 unités d'azote minéral sur…

<em class="placeholder">Ecran d&#039;ordinateur montrant un registre phytosanitaire. </em>
Registre phytosanitaire numérique : quelles garanties de sécurité pour les données de l’agriculteur à partir de 2026 ?

Au 1er janvier 2026, l’enregistrement des traitements phytosanitaires devra obligatoirement se faire par voie numérique.…

<em class="placeholder">Moisson de blé tendre dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir (Marchezais).</em>
Moisson 2025 : des blés tendres avec de bons rendements et un taux de protéines dans la norme

La récolte 2025 du blé tendre se termine. Les volumes collectés remontent fortement par rapport à 2024 sans pour autant…

<em class="placeholder">Récolte du blé tendre en juillet 2025 en Charente Maritime</em>
Moisson 2025 : ne pas manquer les opportunités de vendre ses céréales
La moisson 2025 se caractérise par une exceptionnelle précocité dans toutes les régions et par des résultats qui dépassent les…
<em class="placeholder">Sébastien Bodineau et Arnaud Blanchard, céréaliers en Eure-et-Loir</em>
« Nous boostons nos colzas au démarrage avec du fumier de volaille grâce à un partenariat éleveur-céréaliers en Eure-et-Loir »

Arnaud Blanchard et Sébastien Bodineau, céréaliers en Eure-et-Loir, ont noué un partenariat avec Amandine Dusanter, éleveuse…

<em class="placeholder">Champ de betteraves sucrières. </em>
Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale

Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures