Aller au contenu principal

Stratégie bas carbone : Soil Capital lance un programme de paiement carbone pour les agriculteurs

À destination des producteurs en agriculture de conservation des sols, la société Soil Capital lance un programme de paiement carbone affiché comme « le premier en Europe pour les agriculteurs et par les agriculteurs ». Explications.

Le semis direct sous couvert végétal (maïs sous féverole ici) génère des terres "puits à carbone" dont les agriculteurs pourraient être rémunérés sur leur contribution à réduire les gaz à effet de serre. © L. Alletto
Le semis direct sous couvert végétal (maïs sous féverole ici) génère des terres "puits à carbone" dont les agriculteurs pourraient être rémunérés sur leur contribution à réduire les gaz à effet de serre.
© L. Alletto

Être payé sur sa contribution à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) : la société de conseil agronomique Soil Capital propose cette solution pour les agriculteurs avec un paiement de 27,50 €/t de carbone en équivalent CO2 séquestré par hectare et par an. « Le principe repose sur la délivrance de certificats carbone correspondants aux résultats obtenus par les pratiques des agriculteurs. Ces certificats sont commercialisés par une société spécialisée, South Pole, auprès d’entreprises qui s’engagent dans la neutralité carbone des matières premières qu’elles produisent », explique Chuck de Liedekerke, directeur de Soil Capital, entreprise basée en Belgique.

Bien sûr, pour parvenir à ce bilan carbone positif, l’agriculteur doit s’engager dans des pratiques vertueuses pour le sol. « L’agriculture régénérative - l’agriculture de conservation des sols (ACS) en est une traduction - permet à un exploitant de stocker plus de GES qu’il n’en émet, explique Nicolas Verschuere, co-fondateur de Soil Capital et agriculteur en Belgique. Un producteur qui applique des techniques de sols peu ou pas travaillés et de couverture végétale maximale peut rejoindre notre démarche. »

Rémunération de plusieurs milliers d’euros par an pour l’agriculteur

Soil Capital réalise alors un bilan de l’exploitation de l’agriculteur et en tire une analyse pour mettre la priorité sur les actions qui amélioreront son impact en GES tout en assurant sa rentabilité. L’outil Cool Farm Tool (CFT) est utilisé pour calculer le bilan carbone sur l’exploitation. La démarche répond aux exigences de la norme internationale ISO 14064-2 sur les GES.

L’agriculteur s'engage pour cinq ans auprès de Soil Capital avec 980 euros de frais annuel. « Une exploitation de grandes cultures de 100 hectares peut séquestrer jusqu’à 2 t/ha de CO2 équivalent carbone par hectare et par an, estime Chuck de Liedekerke, ce qui lui rapporterait 5500 euros chaque année. » 20 % de cette somme est mise de côté, avec un placement en réserve d’assurance pour 10 ans.

« Nous avons un réseau de 20 agriculteurs actuellement. Nous visons 150 producteurs à la fin de l’année et 10 000 en 2025 pour accompagner les agriculteurs sur la régénération d’1 million d’hectares en Europe, ambitionne Chuck de Liedekerke. Du côté des entreprises, nous avons 500 000 euros engagés avec deux groupes pour le moment, l’international Cargill et la société de biotechnologies belge IBA. » Au-delà de la construction « d’un marché crédible du carbone », l’objectif de Soil Capital se veut agronomique et environnemental.

Les plus lus

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

<em class="placeholder">Stockage en big bag des engrais azotés, permettant une longue conservation.  Sac d&#039;ammonitrate. Fertilisation des cultures. Marché des fertilisants.</em>
Prix des engrais et compensation carbone : la menace d’une forte hausse en 2026

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) sonne l’alerte sur le prix des engrais. La mise en place au 1er …

<em class="placeholder">Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements.</em>
Assolement en commun : « Il faut saturer les outils pour réduire les charges de mécanisation »

Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements, met en garde contre le risque de suréquipement dans un…

<em class="placeholder">Cinq personnes à une table travaillant sur des papiers administratifs. </em>
Aide au répit administratif de la MSA : « ça m’a permis de rattraper mon retard et de m’organiser »

Agriculteur en Haute-Vienne, viticultrice dans l’Aude, éleveur dans la Creuse : Ils ont eu recours à l’aide au répit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures