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Gestion de l´eau
« S´imposer les bonnes pratiques » conseille l´Agence de l´eau Loire-Bretagne

Les directions des espaces ruraux des Agences de l´eau apportent des financements à des actions visant à mieux utiliser l´eau. Pour l´Agence couvrant le Bassin Loire-Bretagne, Hélène Biscara et François Dubois de la Sablonière apportent un éclairage concret, sur fond de déficit en eau.


Le ministère de l´Écologie a publié un communiqué alarmiste sur l´état des ressources en eau. Dans votre bassin Loire-Bretagne, confirmez-vous ce constat ?
Hélène Biscara et François Dubois de la Sablonière - Les données émanant des Diren et DDA montrent effectivement un niveau anormalement bas des nappes souterraines, pour celles qui sont à recharge annuelle (la majorité).
Si on suit la dynamique de ces nappes, nous constatons qu´il n´y a pas eu de recharge hivernale comme c´est normalement le cas, à cause d´un déficit important de pluviométrie. Début 2005, le niveau est très bas. Et concernant les eaux de surface, la situation n´est guère meilleure.

Les conditions climatiques sont la cause du déficit d´eau actuel. Concernant les prélèvements d´eau pour l´agriculture, comment évolue la situation ?
H. B. et F. D.-S. - Si nous examinons avec attention les volumes d´eau prélevés pendant les campagnes d´irrigation, nous pouvons parler d´une tendance à la stagnation ces dix dernières années. Mais les niveaux de prélèvements sont très fluctuants d´une année sur l´autre selon les conditions climatiques (maximum atteint en 2003 avec 754 000 km3 en Loire-Bretagne ). Les deux tiers de ces prélèvements environ concernent le maïs.
Quelles actions mènent les Agences de l´eau et en particulier la vôtre
sur la gestion des prélèvements d´eau ?

H. B. et F. D.-S. - Pour les surfaces irriguées sur les nappes classées comme intensément exploitées (NIE), nous avons soutenu la mise en place de systèmes de gestion volumétrique de l´eau. Dorénavant, les secteurs concernés par les NIE sont presque en totalité gérés selon ce principe, ce qui concerne 250 000 hectares, soit la moitié des surfaces irriguées de notre bassin. Quant au taux d´équipement en compteurs d´eau, il est de plus de 85 %.
Nous n´apportons plus d´aide financière, en revanche, pour faire du stockage d´eau en général. Nous la limitons à la réalisation de réserves de substitution. L´agence pourra apporter un financement (30 ou 40 % du total) sous plusieurs conditions : que ces réserves soient remplies en hiver à partir de nappes ou rivières avec abandon des points de prélèvement de l´été sur ces milieux et que ce stockage d´eau ne s´applique que pour des irrigants existants. Nous n´encourageons pas le développement de l´irrigation.

D´autre part, pour les agriculteurs qui prélèvent le moins à l´hectare, nous appliquons jusqu´à 33 % d´abattement sur les redevances en zone de NIE. C´est un moyen de plus incitant à une bonne gestion de l´eau.
Que représentent les actions de l´Agence de l´eau sur l´état qualitatif de la ressource ?
H. B. et F. D.-S. - Les efforts de l´agence de l´eau pour diminuer l´impact des activités agricoles sur la qualité de l´eau s´accroissent puisque dans le 8e programme d´action (2002-2007), les aides se chiffrent à 300 millions d´?, contre moins de 200 millions lors du programme précédent. Les subventions apportées aux PMPOA(1) constituent le poids lourd. Mais les aides augmentent pour maîtriser les pollutions diffuses (nitrates, produits phytosanitaires) et en particulier sur les pesticides. C´est la problématique qui monte. Toutes les eaux sont plus ou moins contaminées, principalement par les herbicides utilisés par les agriculteurs ainsi que les collectivités territoriales et les particuliers. En 2003, nous avons consacré 1,8 million d´? à la maîtrise de la pollution par ces produits alors que pour l´exercice 1997-2002, les aides s´élevaient seulement à 600 000 ? sur 5 ans. Et nous ne comptons pas le financement à 50 % de la destruction des pesticides non utilisés (PPNU) dans les collectes. Pour notre 9e programme, nous pensons que les actions sur les pesticides seront aussi déterminantes pour recouvrer la qualité des eaux que celles portant sur les pollutions d´origine animale.
(1) Plan de maîtrise des pollutions d´origine agricole.

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