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Sélection du colza : des goulets d’étranglement dans l’évolution variétale

Les ressources génétiques en colza sont finalement assez limitées, ce qui ne facilite pas la création variétale.

© Pxhere

« Nous disposons de 2300 lignées de colza dont 700 à 800 de variétés commerciales dans notre centre de ressources génétiques des espèces du genre Brassica. Ce n’est pas énorme et c’est beaucoup moins que pour le blé tendre par exemple. C’est le reflet de l’histoire de la sélection du colza », constate Anne-Marie Chèvre, Inra.

Et quelle histoire ! « Le colza a été cultivé en France au 18-19ème siècle avec des variétés populations par région. Mais il nous est resté très peu de ces populations car il y a eu une longue période de non-production à la fin du 19ème siècle et sur la première moitié du 20ème quand la France tirait son huile des arachides produites dans ses colonies, expose Jean-Éric Dheu, Limagrain. Les populations n’ont pas été maintenues. L’Inra en a conservé un très petit nombre. »

Reconversions successives

Le colza a véritablement pris son essor en France dans les années 60. Ensuite, il a connu quelques péripéties dans son évolution variétale. Le colza a été sélectionné sur la qualité de sa graine notamment. À cause du caractère jugé nocif de l’acide érucique pour la santé, il a fallu obtenir des colzas avec une teneur très faible en cet acide gras dans son huile. « Dans les années 70, une lignée canadienne sans acide érucique a été utilisée dans le monde entier pour des croisements avec le reste des colzas et pour obtenir des variétés à très faible teneur en acide érucique », explique Anne-Marie Chèvre.

La base génétique étroite pour ces obtentions a constitué un premier goulet d’étranglement dans la diversité génétique du colza. Un second est intervenu quelques années plus tard quand il a fallu reconvertir les colzas en variétés avec des grains à faible teneur en glucosinolates. « La variété polonaise Bronowski a été utilisée pour introduire ce caractère de faible teneur dans les variétés, ce qui a encore généré une réduction de la diversité génétique du colza », remarque la spécialiste de l’Inra.

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