Aller au contenu principal

Pac
Second pilier : un fort soutien de la Région aux investissements en Picardie

La Picardie devait réviser la maquette financière de son PDR pour donner plus de poids aux soutiens aux investissements, qui rencontrent un vrai succès. Les exploitations céréalières ne sont pas les plus aidées mais elles sont aussi visées.

La région soutient notamment l'achat collectif de matériel spécifique destiné à des cultures telles que le lin.
© J.-C. Gutner

À petite région, petit budget ? La Picardie qui compte 1,3 million d’hectares de SAU dont 90 % de terres arables, a récupéré un budget Feader de seulement 103,50 €/ha. C’est peu au regard de ses consœurs, et elle se place au 20e rang dans le classement des soutiens, juste devant l’Ile-de-France. Si dans le budget initial, la priorité était clairement donnée aux Maec, avec 31 millions d’euros (M€) soit 22 % du budget total (voir En chiffres), les derniers arbitrages devraient rebattre les cartes. En juin dernier, la région a proposé de grossir légèrement cette enveloppe, à 32 M€, tout en réorientant une partie des soutiens non utilisés dans le cadre de l’installation vers les aides aux investissements physiques (mesure 4). De près de 31 M€, cette mesure ferait donc désormais jeu égal avec les Maec, qui ont repris de l’intérêt en 2018 après un creux en 2016 et 2017. La région qualifie la programmation de la mesure 4 de « très dynamique ». À mi-2018, près de 17 M€ étaient déjà engagés.

5,7 % des fermes picardes aidées par la mesure 4

Sur les sept catégories de soutien proposées, trois concernent les exploitations de grandes cultures : l’amélioration de la performance énergétique, l’agroenvironnement (réduction des engrais et phytos, notamment) et le développement de filières structurantes. Il s’agit dans ce dernier cas d’accompagner l’achat collectif de matériel spécifique à la conduite de cultures spécialisées comme le lin ou la pomme de terre de fécule. Objectif : « améliorer les performances économiques des exploitations qui font entrer dans leur assolement des cultures à forte valeur ajoutée », indique le dernier rapport annuel de mise en œuvre du PDR livré par la région à Bruxelles. Au total, ces aides ont touché 5,7 % des fermes picardes sur les trois premières années de la programmation. Comme ailleurs, ce sont les élevages qui en profitent le plus : sur 256 projets retenus dans les appels à projet de 2016 et 2017 au titre des "investissements dans les exploitations agricoles", 58 % concernaient des bâtiments d’élevage, pour un montant moyen de subventions Feader de presque 30 000 € par dossier.

La réduction des intrants soutenue par les agences de l’eau

Mais les projets autour de la réduction des intrants sont également soutenus. Les aides ont surtout concerné l’achat de matériels de désherbage mécanique ou optimisant l’épandage d’engrais, mais aussi des « matériels de travail du sol diminuant l’impact érosif des pratiques culturales ». Les agences de l’eau (Artois-Picardie et Seine-normandie) ont complété en top-up les financements européens. Les projets ont en moyenne reçu 4 700 € issus du Feader mais près de 20 000 € d’argent public. Sur ces aides, la région a essayé de pousser le financement de projets collectifs, portés par des Cuma notamment, mais le succès est mitigé, avec seulement 3,5 % de l’aide publique attribuée (Feader + cofiancements) sur les premières années de programmation. Pourtant, ces dossiers bénéficient d’une majoration de leur taux de subvention. À 15 %, les résultats sont meilleurs dans le Nord-Pas-de-Calais.

Des crédits pour l’innovation

La Picardie a clôturé son premier appel à projet dans le cadre du PEI (Partenariat européen pour l’innovation) début septembre. L’objectif est d’encourager la création de « groupes opérationnels », emmenés par des producteurs, des instituts, des chambres d’agriculture ou d’autres structures sans but lucratif afin de monter des projets innovants. Ces soutiens rentrent dans le cadre de la mesure 16 (coopération), dont la région a renforcé l’enveloppe (+ 38 % à 1,80 M€) dans ses derniers arbitrages.

en chiffres

Le PDR de Picardie

13 870 exploitations agricoles

1,30 million d’hectares de SAU

137,60 M€ sur 2014-2020, dont 21,70 M€ transférés du premier vers le second pilier

22 % des fonds consacrés aux Maec (mesure 10), 19 % à la préservation de la biodiversité (mesure 7), 18 % aux investissements (mesure 4), 17 % à l’installation (mesure 6)

103,50 €/ha de SAU issus du Feader, 20e position sur 22

Source : ODR, ministère de l’Agriculture, Inra (chiffres initiaux)

Les plus lus

<em class="placeholder">Louis Broutier, agriculteur bio à Montcavrel dans le Pas-de-Calais.</em>
« Nous arrivons à gérer les graminées par des interventions mécaniques bien positionnées sur notre exploitation bio du Pas-de-Calais »

Louis Broutier est agriculteur bio à Montcavrel dans le Pas-de-Calais. Rotation, labour, herse étrille à l’automne,…

<em class="placeholder">Xavier Randoux, agriculteur à Peuplingues, dans le Pas-de-Calais</em>
« J’active plusieurs leviers pour endiguer le problème des graminées sur mon exploitation dans le Pas-de-Calais »

Xavier Randoux, polyculteur éleveur à Peuplingues, dans le Pas-de-Calais, est confronté à la problématique des graminées sur…

<em class="placeholder">Récolte du blé tendre en juillet 2025 en Charente Maritime</em>
Prix du blé : comment ne pas manquer d'opportunités dans les prochains mois ?

La moisson 2025 se caractérise par une exceptionnelle précocité dans toutes les régions et par des résultats qui dépassent les…

Silo à plat couvert sous hangar chez l'exploitant.
Prix du blé : quelles tendances pour les prochains mois ?

Les silos sont pleins, mais avec un prix en dessous des 200 euros la tonne, vendre son blé aujourd’hui n’est pas…

Limace sur résidus de culture.
Dégâts de limaces : 5 conseils pour lutter contre ce ravageur sur colza et céréales

Le temps pluvieux et orageux de ces derniers jours, qui semble vouloir se prolonger, apporte des conditions idéales au…

Moissonneuse batteuse en action dans une parcelle de blé tendre. Allier. 2024
Revenus des céréaliers : « Il va manquer en moyenne 50 000 euros par exploitation pour financer la nouvelle campagne », selon l’AGPB

L’association générale des producteurs de blé (AGPB) fait état d’une récolte 2025 dans la moyenne pluriannuelle…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures