Aller au contenu principal

Redevance phytos : combien cela vous coûte ?

La redevance pollution diffuse (RPD) figure sur toutes les factures de phytos depuis 2008 et ne cesse d’augmenter. Les montants collectés sont dédiés à la conversion de notre modèle agricole.

Part de la RPD dans un programme phytosanitaire sur blé
La part de la taxe phyto dans le coût total d'un programme de protection phytosanitaire sur blé a augmenté de 4 points en cinq ans.
© Infographie Réussir

À quoi sert la RPD ?

Le but affiché de la redevance pollution diffuse (RPD) est de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires les plus dangereux. Instaurée en 2008 par la Loi sur l’eau, elle collectait initialement 40 millions d’euros. Elle s'est élevée à 147 millions d’euros en 2017 et à 169 millions en 2018. En 2019, le montant de la redevance avoisine les 146 millions d’euros. La totalité des sommes collectées par les distributeurs de phytos est reversée aux agences de l’eau.

Comment est-elle calculée ?

La RPD représente environ 13 % du coût d’un programme blé. Quatre taux de redevance existent, appliqués par kilo de substance active (SA), déterminés par le classement toxicologique : le mancozèbe et le métazachlore sont taxés à 9 euros le kilo de SA, l'azoxistrobine et l'alphamethrine à 5,10 euros le kilo de SA, le prochloraze, le prosulfocarbe et le glyphosate à 3 euros le kilo de SA. Le 2-4 D est taxé à 0,90 euro le kilo de SA.

À quoi sert l’argent prélevé ?

Les sommes collectées financent des « projets de transition écologique ». Le montant de ces aides était de 226 millions d’euros en 2017. Elles incluent l'animation du plan Écophyto et des fermes Dephy (41 millions d’euros), et le financement des bulletins de santé du végétal (BSV) régionaux (30 millions d’euros). Les agences financent également les investissements logistiques de filières à bas niveau d’intrants (AB, chanvre ou miscanthus) et la promotion des changements de pratiques.

Les agriculteurs peuvent-ils retrouver ces sommes ?

Oui, en cas de conversion en agriculture biologique ou d'achat de matériels de désherbage mécanique, voire de buses antidérives. Les aides atteignent parfois jusqu’à 60 % des investissements. Autour des captages d’eau, les agriculteurs peuvent aussi bénéficier de « paiements pour services environnementaux » en réduisant leurs apports d’azote permettant d’améliorer les teneurs en nitrates de l’eau.

Les plus lus

Parcelles avec des infrastructures agroécologiques dans le lointain
Suppression des 4 % de jachère : quel impact sur ma télédéclaration PAC 2024 ?

Dès cette campagne 2024, il n’est plus nécessaire de mettre en place de la jachère, cultures fixatrices d’azote ou …

Installation de stockage de céréales de Jean-Christophe Dupuis, agriculteur à Mancey, en Saône-et-Loire
Stockage des céréales : « Mon installation simple me permet d’atteindre un coût de stockage de 8 €/t »
Jean-Christophe Dupuis est agriculteur à Mancay, en Saône-et-Loire. Depuis 2021, il stocke 1 200 tonnes de grains sur son…
Epandage d'engrais sur champ de blé
Engrais azotés : quelle stratégie d'achat adopter pour la prochaine campagne ?
La nouvelle campagne d’achats d’engrais azotés par les agriculteurs pour 2025 démarre à peine. C’est le moment de réfléchir à sa…
Parcelles agricoles au printemps, colza au premier plan, champ de blé et de colza au deuxième plan
PAC et DPB : les six points à retenir avant de faire un transfert

Le transfert des droits à paiement de base (DPB) est une démarche qu’il ne faut pas prendre à la légère puisqu’elle…

parcelles de blés au printemps
Blé tendre et orge d’hiver : quel impact du froid ces derniers jours ?
Le froid de ces derniers jours est arrivé sur des céréales à des stades sensibles localement. Le point sur le risque de dégâts…
Clément Savouré, agriculteur en Eure-et-Loir
Achat d’engrais : « Nous arbitrons entre l’ammonitrate et la solution liquide en fonction du prix de l’unité d’azote »

Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures