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Episode de gel : 5 points de vigilance pour préserver les cultures et le matériel

Au printemps, les épisodes de gel peuvent stresser les cultures d’hiver, en plein développement. Pour préserver les potentiels, certains éléments sont à connaître pour faire face à ces situations.

Apport de solution azotée sur colza. Pour limiter le stress des cultures, mieux vaut suspendre les interventions. © Gutner archives
Apport de solution azotée sur colza. Pour limiter le stress des cultures, mieux vaut suspendre les interventions.
© Gutner archives

Les céréales d’hiver sont très sensibles aux épisodes de gel à partir de températures minimales sous abri de l’ordre de -5 °C.

La vigilance s'impose tout au long du mois de mars et jusqu'à début mai. Les cultures ayant dépassé le stade épi 1 cm sont particulièrement vulnérables : à cette phase, une exposition à une température de -7°C sous abri pendant une journée peut causer des dommages aux épis en formation. Dès que l’épi entame son ascension dans la tige, il devient sensible au gel. Le risque est de voir les futurs maîtres brins et talles primaires, correspondant aux talles les plus productives, nécrosés par le froid.

Pour les céréales qui n’ont pas entamé ce stade et la phase de montaison, le risque est limité : l’épi reste protégé par l’appareil végétatif. L'inquiétude se justifie en revanche pour les orges de printemps semées à l’automne ou les très rares céréales en avance qui ont déjà été secouées par l'épisode de gel de début février.

Lécart de températures dans la journée, la présence de vent et le niveau d’humidité conditionneront les éventuels dégâts et leur gravité : si les températures baissent doucement, et en l’absence de pluies les jours précédents, les plantes devraient passer l’épisode sans encombre. « Plus que les températures basses, c’est l’amplitude de températures dans la même journée qui peut poser problème. Un écart supérieur à 15 °C accentue le stress des cultures », indique Hubert Vincent, responsable marketing céréales chez BASF.
 

 

Sur colza, un risque d'accentuation des dégâts en cas d'épisode de gel

Pour les colzas, lorsqu'ils atteignent le stade D1, le froid peut affaiblir des pieds qui ont par exemple été fragilisés par des infestations d’altises. « Le colza a une bonne capacité à compenser la perte de pieds », rappelle toutefois Afsaneh Lellahi, directrice des actions régionales chez Terres Inovia. 

En revanche, le froid freine le développement des populations d’insectes, notamment les vols de charançons de la tige et les méligèthes.

 

 

Mettre le pulvérisateur à l’abri du gel

Pour protéger buses, rampes et pompes des effets du gel, il importe de réhiverner très rapidement les pulvérisateurs. Pour les producteurs qui effectuent actuellement leurs apports azotés sous forme de solution liquide, l’exercice est simplifié : la solution azotée est un antigel efficace. On veillera à ne pas laisser le pulqué en courant d’air et à purger les systèmes de remplissage de cuves et les alimentations en eau.
 

 

Stopper les applications de régulateurs et d’herbicides en cas de gel

Pour les plantes, mieux vaut suspendre les interventions phytos. « EEntre -1 et +2°C, il faut éviter d’intervenir sur les cultures », confirme Hubert Vincent. Cela vaut le jour du traitement et dans les trois jours qui suivent et précèdent ces niveaux de températures.

Soumettre les plantes à un stress supplémentaire à celui généré par les températures négatives peut entraîner des effets cumulatifs sévères et des brûlures. Certaines matières actives favorisent ces phytotoxicités. Arvalis cite par ordre d’importance le bifénox, le carfentrazone, le pyraflufène et le bromoxynil.

L’application de régulateurs de croissance des céréales à base de chlorméquat comme Cycocel C5, Jadex, Courtepaille ou Controverse, optimale au stade épi 1 cm, peut attendre : ces produits sont efficaces jusqu’au stade 1 nœud du blé et leur efficacité est réduite en cas de faibles températures.

Si les stades d’interventions sont dépassés, d’autres régulateurs offrent une grande souplesse d’utilisation. « Medax Max (prohexadione + trinexapac) et Medax Top (prohexadione + mepiquat) s’appliquent jusqu’au stade 2 nœuds sur blé tendre et orge d’hiver », indique Hubert Vincent.

 

Les apports d’engrais minéraux sont interdits sur sol gelé

Suspendre les interventions vaut également pour les apports d’engrais azotés pour des raisons réglementaires et physiologiques : la directive Nitrates interdit tout apport d’engrais azotés minéraux sur sol gelé. Une infraction expose à des pénalités sur les aides Pac. Cette obligation s’impose doublement pour les épandages de solution azotée : cette forme provoque des brûlures des feuilles lorsqu’elle est appliquée par températures négatives.

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