Aller au contenu principal

Registre phytosanitaire numérique : quelles garanties de sécurité pour les données de l’agriculteur à partir de 2026 ?

Au 1er janvier 2026, l’enregistrement des traitements phytosanitaires devra obligatoirement se faire par voie numérique. La sécurisation des données numérisées et la connaissance que l’agriculteur aura de leur utilisation une fois transmises, sont des points importants à éclaircir. Des dispositifs existent et sont à venir pour sécuriser l’agriculteur.

<em class="placeholder">Ecran d&#039;ordinateur montrant un registre phytosanitaire. </em>
Aujourd’hui, l’utilisation des données numérisées relatives aux pratiques agricoles est régie par les Conditions générales d’utilisation, propres à chaque outils et service.
© M.-C. Bidault

Toutes les exploitations agricoles devront tenir leur registre phytosanitaire sous format numérique à partir du 1er janvier 2026. Le devenir des données numérisées de l’exploitation pose de multiples questions, indique Lise Gouaud-Lecoq, en charge du développement de solutions numériques à la chambre d’agriculture de la Charente : « Où vont aller les données une fois transmises ? Vont-elles servir pour faire des contrôles plus ou moins permanents des pratiques sans réelle autorisation ? L’agriculteur aura-t-il la possibilité de donner son consentement ? »​​​​​​ Si ces incertitudes ne sont pas levées, certains agriculteurs risquent d’avoir le sentiment d’être espionnés ou victimes d’une manipulation de leurs données, estime la chargée de mission. « Pour ceux qui ne maîtrisent pas bien les outils informatiques, ce registre numérique peut être vécu comme une complexification administrative de plus, qui s’ajoute à une angoisse déjà existante des contrôles et la peur de mal faire. »

Aujourd’hui, l’utilisation des données numérisées relatives aux pratiques agricoles est régie au niveau juridique par les Conditions générales d’utilisation (CGU) qui sont propres à chaque service et outils (logiciels de traçabilité…), et dont l’acception vaut contrat. En signant, l’agriculteur est informé des transmissions et des utilisations des données numériques produites sur son exploitation.

Un climat de confiance autour du numérique à créer

Les fournisseurs de logiciels et l’État seront-ils demain, en mesure de fournir les garanties nécessaires pour créer un climat de confiance autour du numérique et protéger l’agriculteur ? Corentin Leroux, spécialiste des technologies numériques appliquées à l’agriculture​​​​, considère qu’il est important que les questions de la propriété, du partage et de l’usage de ces données soient traitées, car le phytosanitaire est un sujet sensible qui cristallise les opinions. « Il ne faudrait pas que ces données partent dans la nature et que les agriculteurs puissent être ciblés individuellement sur leurs pratiques par n’importe qui. »

Corentin Leroux signale qu’un groupe de travail du Cnis (Conseil national de l’information statistique), constitué de la profession agricole, des services de l’État, des instituts techniques et des éditeurs de logiciels,​ planche actuellement sur la faisabilité technique et juridique de transmettre ces données phytosanitaires numérisées dans le cadre particulier des enquêtes sur les pratiques culturales (qui vont passer d’une tous les cinq ans à une par an en 2028). Le groupe a mis au point une méthode de travail standardisée pour permettre cette transmission de données de manière sécurisée, avec le consentement de l’agriculteur. Ce standard sera accessible en 2026 pour la prochaine enquête sur les pratiques culturales (toujours basées sur le volontariat pour les agriculteurs).

Les plus lus

<em class="placeholder">Equipement / pulvérisation / pulvérisateur tracté Hardi Commander/ traitement (désherbage) d&#039;une céréale (blé, orge) en post-levée (stade deux à trois feuilles). ...</em>
Nouveautés en cultures : un herbicide complet sur céréales et un insecticide contre les doryphores

Variétés de maïs, herbicides céréales, biostimulants, insecticides, OAD… voici une sélection des nouveautés récentes en…

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements.</em>
Assolement en commun : « Il faut saturer les outils pour réduire les charges de mécanisation »

Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements, met en garde contre le risque de suréquipement dans un…

<em class="placeholder">Cinq personnes à une table travaillant sur des papiers administratifs. </em>
Aide au répit administratif de la MSA : « ça m’a permis de rattraper mon retard et de m’organiser »

Agriculteur en Haute-Vienne, viticultrice dans l’Aude, éleveur dans la Creuse : Ils ont eu recours à l’aide au répit…

<em class="placeholder">Éloi Martin, directeur de l’exploitation du Domaine de Sandricourt (Oise)</em>
Résistance herbicide : « J’ai remplacé le prosulfocarbe par du chlortoluron, suite à un diagnostic sur ray-grass sur des parcelles dans l'Oise »

Directeur de l’exploitation de 1500 hectares du Domaine de Sandricourt (Oise), Éloi Martin a pu avoir une mesure précise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures