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[Ravageur] Pucerons vecteurs de JNO : ne pas se laisser surprendre !

Sur blés et orges, plusieurs espèces de pucerons sont capables de transmettre le virus de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO). Comment les reconnaître ?

Les pucerons sont à surveiller dès les premiers stades de la céréale.
Les pucerons sont à surveiller dès les premiers stades de la céréale.
© Arvalis

Distinguer les différents pucerons qui transmettent des virus aux céréales

Espèce fréquente à l’automne, le puceron Rhopalosiphum padi est un vecteur important du virus de la JNO. Les individus aptères présentent une forme globuleuse et une coloration vert brunâtre avec une zone rouge sombre ou rouille à la base des cornicules, petits appendices visibles à l’arrière de l’abdomen.

Autre espèce, Sitobion avenae est le puceron que l’on trouve sur les épis de céréales. Il peut transmettre la JNO à l’automne sur les feuilles. Il est de couleur variable (vert, rouge, jaunâtre). Il présente des cornicules noires et des antennes presque aussi longues que le corps.

Metopolophium dirhodum est lui aussi un puceron des céréales transmettant la JNO. Il est le plus souvent de couleur vert pâle avec des cornicules claires. Des espèces moins courantes sont également porteuses du virus de la JNO.

À l'inverse, certains pucerons communs ne sont pas vecteurs de la JNO, tel le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) couramment rencontré sur les cultures. Dans l'idéal, l'intervention doit être déclenchée uniquement si les pucerons présents font partie des vecteurs de JNO.

 

 
L'espèce Sitobion avenae présente des cornicules noires et des antennes longues.
L'espèce Sitobion avenae présente des cornicules noires et des antennes longues. © Arvalis

 

Comment combattre les pucerons vecteurs de JNO

Prophylaxie : Avant le semis, la destruction des repousses de céréales et de graminées sauvages réduira le risque d’infestation et de transmission de JNO sur les cultures.

Agronomie : Les attaques de pucerons sont d’autant plus préjudiciables qu’elles sont précoces sur céréales. Un semis tardif rend les conditions climatiques moins favorables aux pucerons mais cela n’élimine pas le risque de contamination. Certaines années, les températures douces perdurent jusqu’à novembre ou décembre, favorisant les insectes.

Variétés : Sur orges, de plus en plus de variétés proposées comportent un gène de tolérance à la JNO. Mais ce caractère fait encore défaut chez les orges brassicoles. Le gène de tolérance n’agit pas sur les pucerons mais sur le virus, en le rendant peu virulent dans la plante.

Chimie : Divers produits insecticides sont homologués contre les pucerons des céréales à l’automne. Un traitement sera pertinent lorsque le seuil de nuisibilité des pucerons est atteint : plus de 10 % de plantes présentant ces insectes ou présence de ces ravageurs depuis plus de dix jours. Des pièges chromatiques peuvent être installés dans les parcelles pour donner une indication sur l’arrivée des individus ailés.

Les produits disponibles sont à base de pyréthrinoïdes. Ceux contenant de la lambda-cyhalothrine sont jugés les plus efficaces selon Arvalis. Un de ces produits associe la matière active à une autre famille de molécule, le pyrimicarbe (Karaté K). Pour éviter l’émergence de populations résistantes de pucerons, Arvalis conseille l’utilisation de produits associant deux familles chimiques et la diversification dans les sous-familles de pyréthrinoïdes employées, entre esfenvalérate (classe des benzyl-carboxylates), tau-fluvalinate (valinates) et le reste des matières actives (cyclopropane-carboxylates).

 

 
L'espèce Rhopalosiphum padi est hébergée par la culture du maïs..
L'espèce Rhopalosiphum padi est hébergée par la culture du maïs.. © Arvalis

 

Quatre points clés sur les pucerons vecteurs de JNO

La jaunisse nanisante de l’orge (JNO) est préjudiciable aux orges d’hiver principalement, ainsi qu'aux blés. Les jeunes plants touchés sont atteints de jaunissement et peuvent se nanifier. La perte de rendement peut atteindre 40 q/ha sur orge en cas de fortes attaques.

Les températures basses sont défavorables à l’activité des pucerons. Mais il faut quelques jours à –10°C pour les tuer. Une température supérieure à 10-12°C est nécessaire à l’activité des vols des adultes ailés et à la reproduction (parthénogénèse), celle-ci augmentant avec les degrés.

Aucun cas de résistance à des insecticides n’a été décelé en France sur les pucerons vecteurs de JNO jusqu’à présent. Mais ces populations résistantes existent dans d’autres pays européens (Royaume-Uni, Irlande, Allemagne) pour l’espèce Sitobion avenae.

Les repousses de céréales, la culture de maïs, les friches ou haies hébergent plusieurs des espèces de pucerons. Les graminées sont des réservoirs à virus pour ces ravageurs.

Sources : Arvalis, Bayer.

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