Communication
Que fabrique-t-on avec un hectare ?
Évoquer le nombre de baguettes fabriquées à partir d'un hectare de blé est l'une des façons de marquer les esprits pour créer du lien entre la production agricole et ce qui finit dans nos assiettes.
C’est l’un des principaux défis que l’agriculture tente de relever en terme de communication : recréer du lien entre ce qui pousse dans les champs et ce qui finit sur notre table à manger. Le secteur des productions végé tales aurait tort de ricaner à propos des enfants pour qui les poissons sont rectangulaires et panés ou qui pensent que le lait résulte d’une génération spontanée dans les briques installées sur les linéaires des grandes surfaces.
Demandez donc au premier adulte venu quel est le principal ingrédient de la bière, ou de quoi sont faites les pâtes, la surprise sera certainement au rendez-vous. Alors quoi de mieux pour marquer les esprits que de mettre en relation un hectare de culture et la quantité de produits finis que l’on peut en extraire ?
« BIEN DE CHEZ NOUS »
C’est un exercice de plus en plus pratiqué par les structures en charge de communiquer auprès du grand public. Passion Céréales convertit ainsi les surfaces d’orge, de blé tendre et autre blé dur en litres de bières, en nombre de baguettes et en paquets de pâtes. Faire le lien entre la culture et l’aliment que l’on achète dans les supermarchés permet aussi de mettre l’accent sur l’origine française de certains d’entre eux.
Le secteur du sucre veut ainsi rappeler que les petits carrés blancs sont majoritairement issus des betteraves qui poussent dans nos plaines, et pas uniquement des cannes cultivées à l’autre bout du monde. Quant à la filière huile, une célèbre marque détenue par Sofiprotéol investit les petits écrans pour expliquer, spots de publicité à l’appui, que l’huile de colza de leur gamme est « bien de chez nous ».
Aliment du bétail
Outre les produits destinés à l’alimentation humaine, les process agroalimentaires génèrent des sous-produits destinés à l’alimentation animale, comme les drêches de céréales ou les tourteaux pour les graines oléagineuses. Les tourteaux produits sur un hectare de colza peuvent fournir les protéines nécessaires à deux vaches laitières durant un an, en substitution au soja.
Rendement
La quantité de produits alimentaires fournie par unité de surface a fortement augmenté en France ces cinquante dernières années, notamment grâce à l’accroissement des rendements des cultures. Ces derniers semblent marquer actuellement un pallier. Certains programmes de recherche visent désormais à élaborer des systèmes préservant la capacité productive des exploitations tout en abaissant les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie fossile. C’est notamment le cas du projet Grignon Énergie positive mené sur la ferme expérimentale d’AgroParisTech.
Terroir
Le lien entre le champ et le produit fini est au cœur des démarches de création de filières locales associant sur un même territoire les différents acteurs du blé jusqu’au pain. Pour attirer l’attention des riverains sur la production de blés destinés à une filière de proximité, certaines associations vont jusqu’à implanter des panneaux signalant que le blé présent dans la parcelle finira à quelques kilomètres dans le pétrin d’un boulanger participant à la filière de valorisation locale.