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Protéagineux : une filière à renforcer sur le terrain

Si les protéagineux français sont de plus en plus attendus par les industriels de l'agroalimentaire ou de la nutrition animale, ils restent des cultures difficiles à mener pour les agriculteurs.

La féverole pâtit de la réduction des produits phytos autorisés.
© JC Gutner

« Sur ma ferme, je fais de la féverole parce que j’avais trop de problème d’aphanomycès en pois, expliquait Denis Delporte, agriculteur dans le Pas-de-Calais, lors d’une rencontre sur les protéines végétales organisée par Terres Univia le 27 février. Le problème, c’est que les lots bruchés sont refusés. Or il faut un système de fumigation très onéreux pour s’en débarrasser. Résultat, c’est une culture très difficile à mettre en place. » C’est l’un des soucis : si les protéines végétales commencent à vraiment intéresser l’aval, en cultiver n’est pas simple. Manque de produits de traitement, fragilité des rendements, prix peu intéressants… les agriculteurs hésitent avant de se lancer. « Peut-être faut-il envisager demain une filière avec un système d’intégration où le producteur aurait seulement à gérer la parcelle en cours de production, prospecte Denis Delporte. La récolte pourrait alors être effectuée par des machines spécialisées. » Un moyen de gagner du temps lors de la moisson et d’optimiser les volumes récoltés avec du matériel bien réglé.

Relancer toute la chaîne de valeur

Ces propos montrent la nécessité de réorganiser le système. « Nous sommes sur des cultures à relancer, ce qui veut dire relancer toute la chaîne de valeur, résume Laurent Rosso, directeur de Terres Univia. Dans les coops, les productions de protéagineux font aujourd’hui partie des 'petits tas' et entrent en concurrence avec les 'gros tas'. Il faut repenser la logistique. » Dans son plan filière, Terres Univia projette d’augmenter de 500 000 hectares les surfaces en oléoprotéagineux (soja, pois, tournesol, légumes secs et luzerne déshydratée) dans les cinq prochaines années, soit une hausse de 20 %. Un développement dont l’interprofession a chiffré le coût. Hors production agricole, son plan filière, rendu fin décembre au ministère de l’Agriculture, prévoit 300 millions d’euros d’investissements dans la logistique et le stockage, afin de favoriser l’allotement de petite taille et le traitement des grains. 225 millions d’euros seraient nécessaires pour adapter les process de trituration à la maximisation de la protéine chez la trentaine d’industriels concernés. Et 60 millions d’euros serviraient à développer la recherche-innovation hors recherche publique. Une belle addition… que l'interprofession compte bien partager avec l’État.

Du stockage mobile
« Il faut que nous repensions le schéma logistique au niveau des bassins de production et que nous trouvions des modes de fonctionnement beaucoup plus flexibles », juge Laurent Rosso, chez Terres Univia. Parmi les idées : un stockage via des containers standard contenant des sacs, qui pourraient être déplacés facilement. Lancé en janvier 2016, le projet ProtéaSupply piloté par l'interprofession doit permettre d'avancer.

 

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