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Emmanuel Cloppet, chef du service agrométéorologie de la météopole de Toulouse,
« Nous pourrons personnaliser les données météo pour chaque exploitation »

Selon le chef du service agrométéorologie de la météopole de Toulouse, il sera bientôt possible d’offrir un service de modélisation des maladies avec un niveau de précision à la parcelle.

L'agriculture est-elle une bonne cliente en matière de météo ?
Nous travaillons beaucoup avec le monde agricole, notamment les instituts de recherche, le ministère de l’Agriculture, les organismes de collecte,mais aussi les firmes phytosanitaires et les assureurs. Notre équipe, constituée de cinq ingénieurs, travaille sur les données qui permettent de nourrir les modèles agronomiques. Certaines données sont, en effet, très spécifiques à l’agriculture comme l’évapotranspiration, les sommes de températures ou les données à l’échelle de la décade qui est l’unité de temps en agriculture. Nous travaillons beaucoup avec Arvalis, le but étant de comprendre les liens entre le climat et la production agricole. Nous testons ensemble de nouvelles données issues de Météo France susceptibles d’intéresser l’agriculture.

Pouvez-vous donner un exemple ?
Depuis quelques mois, nous sommes en mesure de fournir la pluviométrie avec un maillage d’un kilomètre, c’est-à-dire au niveau de la parcelle. Pour cela, nous combinons des données issues des pluviomètres classiques avec celles qui sont issues des radars pluviométriques. Il y en a une vingtaine sur la métropole. Le pluviomètre indique la quantité de pluie tombée en un lieu déterminé, alors que le radar informe sur la pluviométrie efficace, liée à l’intensité de la pluie, en couvrant un territoire plus large. Le monde agricole a été le premier à se manifester pour tester cette nouvelle donnée. Celle-ci présente un réel intérêt pour alimenter les modèles de prévision des maladies. On pourrait ainsi proposer à chaque agriculteur un service de modélisation adapté à son exploitation, avec ses propres données météo, sans avoir la contrainte d’installer une station météo chez lui. Les agriculteurs doivent respecter des contraintes en matière de force du vent pour les traitements phytosanitaires.

Êtes-vous en mesure de fournir des informations fiables ?
Nous nous appuyons sur le réseau de 1200 stations automatiques réparties sur le territoire français. La prévision locale sur le vent est disponible sur le répondeur téléphonique. C’est la donnée la plus fine que l’on puisse fournir. Chaque département a été découpé en six ou sept zones homogènes qui s’appuient à la fois sur le résultat des modèles de prévision mais aussi sur l’expertise humaine grâce aux collègues des 80 centres départementaux et des 7 centre interrégionaux. Quelle est la donnée météo sur laquelle Météo France est le moins performant ? Sans hésitation, les orages de grêle ; ces phénomènes sont trop localisés pour être prévisibles. Nous ne sommes pas capables de fournir une information fiable à 24 heures d’échéance.Météo France s’est déjà fait attaqué en justice à ce sujet.Nous serons bientôt en mesure de donner une prévision sur la grêle à trois heures, pas au-delà. Sur le gel, les prévisions généralistes sont de bonne qualité. En grandes cultures, nous travaillons à postériori pour expliquer les phénomènes physiologiques.

Météo France est très concurrencé sur la prévision météo. En quoi votre service est plus performant que les concurrents ?
Les modèles de prévision tournent sur toute la planète. Le tout est de savoir les interpréter.Notre force est d’y ajouter un maillage très serré de mesures sur le terrain et d’expertises locales.Nous enrichissons les données de nos 1200 stations automatiques par un réseau climatologique d’appoint grâce aux bénévoles et aux gendarmeries. Au total, cela correspond à 4500 stations, soit une tous les dix kilomètres. Il n’y a pas d’équivalent au monde en termes de concentration !

Propos recueillis par Nicole Ouvrard

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