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Les produits résiduaires organiques remplacent la fumure de fond en PK

Les PRO apportent matière organique, chaux et éléments fertilisants en quantités variables selon leur type. État des lieux à travers une évaluation en Alsace.

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Les boues cellulosiques et celles urbaines compostées présentent les plus fortes teneurs en matière organique parmi les PRO.
© Veolia

Les PRO (produits résiduaires organiques) couvrent souvent les besoins en phosphore et en potasse des cultures comme le maïs et ils remplacent la fumure de fond, avec un intérêt économique à la clé. Les boues séchées, déshydratées ou compostées apportent d’importantes quantités de phosphore. Mais attention de respecter une limite (150 kg/ha tous les deux ans dans le Bas-Rhin) de cet élément P2O5 pour éviter le risque de perte dans l’environnement et les cours d’eau avec effet d’eutrophisation. La potasse se retrouve davantage dans des effluents vitivinicoles, les cendres ou les digestats bruts.

Parmi les PRO, l’azote disponible pour les cultures est en bonne quantité dans les digestats, un peu moins dans les boues déshydratées. « Ces PRO doivent être épandus au bon moment, et surtout pas sur un sol drainant à un moment où la culture n’est pas en mesure d’absorber l’élément », souligne Christophe Barbot, de la chambre d’agriculture d’Alsace. Le conseiller spécialisé met en avant la part disponible à plus long terme de l’azote en différé. Il ne faut pas oublier les effets cumulatifs des apports de cet élément les années suivantes pour les cultures de la rotation.

Des boues chaulées pour remonter le pH

Les boues (liquides) sont stabilisées à la chaux pour produire des boues chaulées. Du carbonate de chaux entre dans la composition des boues cellulosiques proposées. L’effet sur le pH du sol est moins immédiat avec les boues cellulosiques qu’avec les boues déshydratées chaulées, remarque le SMRA68, Syndicat mixte recyclage agricole du Haut-Rhin.

La matière organique constitue le principal atout des PRO pour son effet sur la structuration et sur la fertilité et la vie biologiques des sols. Ces PRO pallient la raréfaction des effluents d’élevage en Alsace en plaine avec de grandes cultures. Les boues cellulosiques et celles compostées présentent les plus fortes teneurs en matière organique.

« En Alsace, les épandages de produits résiduaires organiques sont répandus. Souvent, il y a plus de demande de la part des agriculteurs que de produits disponibles », indique Sandra Bapst, du SMRA68. Dans le Bas-Rhin, 10 à 15 % des surfaces de grandes cultures reçoivent au moins une fois des PRO sur l’espace de cinq ans. Dans le Haut-Rhin, en 2023, l’épandage de PRO avait concerné un peu moins de 4 000 hectares pour 835 parcelles et 164 exploitations agricoles. Dans le Bas-Rhin : 3500 hectares pour 338 exploitations.

Il y a une gamme variée de PRO même si les boues compostées en constituent plus de 90 % des tonnages de boues urbaines dans le Haut-Rhin, selon le SMRA68. Les digestats de méthanisation ont gagné une part non négligeable ces dix dernières années tandis que les boues cellulosiques en ont perdu après la fermeture d’une importante usine de papeterie en 2010.

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© SMRA68

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