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Orges fourragères
les orges hybrides cherchent à séduire

Davantage de rendement, une exploration racinaire du sol plus importante, une fertilité d’épis plus élevée, plus de paille... les orges hybrides affichent de nombreux atouts.

Les orges hybrides progressent de façon inexorable. « En 2010, nous avons vendu des semences d’orges hybrides pour la culture de 25 000 hectares en France, soit 4 % des surfaces d’orges d’hiver fourragères et 6 à 7 % des surfaces en semences certifiées, précise Charles Fontaine, directeur commercial céréales à paille C.C. Benoist, filiale de Syngenta Seeds. Nous comptons doubler les surfaces l’an prochain. » Les orges hybrides — toutes des escour- geons — couvrent 130 000 hectares en Europe dont 80 000 hectares en Allemagne. Elles ont presque triplé en deux ans (45 000 hectares en 2008-2009). Les premières variétés ont été développées au milieu des années 2000. Elles sont obtenues grâce à l’utilisation de lignées mâles stériles (et non avec des produits gamétocides comme pour les blés hybrides).
Syngenta Seeds est le seul semencier à s’être lancé dans l’aventure de l’orge hybride en Europe. La société Saaten Union consent à dire qu’elle mène des recherches sur la sélection de ce type d’orges mais, « le projet est confidentiel pour l’instant »...


PLUS 5 Q/HA PAR RAPPORT AUX LIGNÉES
L’offre 2011 de Syngenta Seeds se compose de quatre variétés d’orges hybrides : Tatoo, SY Boogy, Volume et Baobab. Semences de France complète cette gamme avec les variétés Hobbit, Boost et Yoole, toutes issues de la recherche Syngenta. « En tête des classe- ments 2010 avec des rendements à 108 % de la moyenne et + 5 quintaux à l’hectare par rapport aux meilleurs lignées, Tatoo et Volume confirment une productivité très élevée, analyse Philippe du Cheyron, spécialiste variétés céréales chez Arvalis Institut du Végétal. À 103 et 105 % de la moyenne, Hobbit et Yoole sont légèrement en retrait. Les nouveautés SY Boogy, SY Wahoo et SY Bamboo confirment ce gain de productivité qu’apportent les hybrides avec respectivement 7, 6 et 3 % de plus par rapport aux lignées fourragères de leur promotion. »
L’intérêt des hybrides réside dans le gain de rendement permis par l’effet hétérosis par rapport à des lignées pures. « Les orges hybrides apportent un supplément de production jusqu’à 15 % par rapport aux lignées parentales, du fait surtout d’une augmentation du nombre de grains par épi, précise Mickaël Bourcier, responsable des ventes oléagineux et céréales hybrides chez Syngenta Seeds. Le rendement en paille est augmenté d’une demi-tonne soit l’équivalent de 20 euros par hectare. Nous avons mis également en évidence un accroissement du chevelu racinaire de 70 % par rapport à une variété conventionnelle témoin, ce qui permet à nos escourgeons de mieux résister aux conditions difficiles. Dans les situations à faible potentiel, les orges hybrides créent la différence et l’écart hybride/lignée se creuse dans les années difficiles. De plus, la forte exploration racinaire des hybrides atténue les écarts de rendement entre zones à sol profond et à sol superficiel. »

BAISSER LA DENSITÉ DE SEMIS
L’orge hybride nécessite quelques aménagements dans sa culture. Le coût des semences de ces orges est significati- vement plus élevé que celui des lignées. Syngenta Seeds conseille des densités de semis de 25 % inférieures à celle d’orges conventionnelles. C’est une manière d’alléger la facture sur les semences. « Le fort pouvoir de tallage et une fertilité d’épis supérieure aux orges lignées compense cette réduction de densité de semis », affirme-t-on chez Syngenta Seeds. « La baisse de densité de semis se traduit toujours par une augmentation de fertilité d’épis chez les orges d’une façon générale, précise Philippe du Cheyron. Nous avons mis en place des essais pour mesurer cette fertilité chez les lignées et les hybrides semés à doses réduites. Nous pourrons ainsi observer si les hybrides compensent mieux les faibles densités de semis que les lignées. »
Outre la densité de semis, les apports azotés doivent être aménagés. « L’optimisation du fractionnement de l’azote passera par la limitation du premier apport au minimum car le système racinaire des orges hybrides est capable de coloniser le sol pour exploiter les reliquats azotés. Le deuxième apport sera conséquent et complété par un troisième apport. C’est un message nouveau par rapport à l’an passé », souligne Mickaël Bourcier. La sécheresse de cette année pourrait mettre en lumière la force des orges hybrides en conditions difficiles.

SÉLECTION D’HYBRIDES
Pas bon pour la bière

L’obtention de variétés d’orges hybrides ne s’adresse pas au débouché brassicole. « Ce n’est pas la priorité dans nos programmes de sélection, annonçait en 2008, Thomas Poissonnet, de Syngenta Seeds. « Il y a un manque de stabi- lité trop élevé dans la descendance après croisement des parents mâles et femelles chez les orges hybrides, explique le spécialiste d’une malterie. Or l’homogénéité variétale est indispensable au bon déroulement de la germination lors du processus de maltage. Les graines doivent germer en même temps et de la même manière. L’obtention actuelle d’orge hybride ne permet pas cette homogénéité. »

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