Aller au contenu principal

Situations à haut rendement
Les nécroses racinaires font chuter les maïs

Dans des conditions de haut niveau de productivité, les maïs peuvent subir les attaques de champignons du sol. Avec des pertes en rendement et des verses complètes de parcelles.


Des flétrissements du feuillage brutaux, des champs qui versent de façon inattendue avant récolte, des racines nécrosées. vous avez toutes les chances d´être en présence de la maladie des nécroses racinaires du maïs. Ces symptômes ont été constatés dès le début des années 90 dans les monocultures de maïs des Landes. Mais l´Alsace est également touchée depuis 1996 et 1997 où d´importants problèmes de verse avaient été observés.
« Par des isolements mycologiques effectués sur les racines nécrosées, nous avons décelé la présence régulière des pathogènes Pythium arrhenomanes et Rhizoctonia solani, précise Alain Weissenberger, du SRPV Alsace. Une expérimentation a montré que c´est l´association des deux champignons qui apparaît la plus préjudiciable pour le système racinaire, comparé à l´un ou l´autre des pathogène étudiés seuls. »

Des parcelles versées à 80 % avant récolte
Les dégâts se traduisent par des pertes de rendement. « A cause de la maladie, le maïs cesse de mûrir, ce qui a un impact sur le PMG, explique Alain Weissenberger. Les pertes en rendement sont de l´ordre de 10 à 15 quintaux/hectare. Les pertes sont les plus importantes en années à bons rendements. Par exemple, 14 quintaux par hectare sur des parcelles qui, en conditions saines, produisent 134 quintaux ! »
Pour Christian Jenn, responsable du service recherche et développement agronomique à la CAC(1), « le risque majeur, ce n´est pas tant la perte de quintaux que la tenue de tige en fin de cycle. Nous avons déjà constaté des parcelles versées à 80 % avant récolte à cause de gros coups de vent. Des agriculteurs ont récolté leurs parcelles dans un seul sens avec des maïs rentrant par paquets. Les pertes de temps à la récolte sont importantes. » Les maïs touchés peuvent être, en plus, affectés par certains fusarium.

Alain Weissenberger et Christian Jenn précisent les symptômes. « Certaines années, on observe un dessèchement rapide et prématuré du feuillage, qui prend une couleur vert-plombé à l´automne », dit l´un. « Cela ressemble à des symptômes de carence en azote sauf que l´azote n´est pas un facteur limitant », ajoute l´autre. Les premiers symptômes apparaissent à la floraison. Les pieds touchés ont tendance à verser. Et le système racinaire présente d´importantes nécroses à l´automne.
Christian Jenn considère que dans le département du Haut-Rhin, 80% de la surface en maïs est touché par les nécroses racinaires. « Mais cette maladie ne s´extériorise pas toujours, notamment en année sèche où les parcelles ne sont pas un terrain favorable aux champignons. Et comme ce sont plutôt les parcelles à fort potentiel qui sont touchées, l´impact sur le rendement n´est pas toujours bien perçu. »

Les années 2003 et 2004 se sont révélées pauvres en symptômes. « En revanche, se rappelle Alain Weissenberger, nous avons eu de gros soucis en 2002, année humide. Les maïs se sont desséchés brutalement fin août. Et là, les agriculteurs l´ont bien vu ! »
©D. R.

Les nécroses racinaires peuvent entraîner un dessèchement rapide et prématuré du feuillage et les pieds auront endance à verser. ©D. R.

Privilégier les rotations en évitant le maïs-betterave
« Les problèmes de nécroses racinaires sont constatés surtout sur les parcelles à bonne réserve en eau, les sols assez profonds, sur les secteurs irrigués ou en année pluvieuse », remarque Christian Jenn. Les monocultures irriguées de maïs semblent les plus atteintes. « Dans les moyens de lutte, il convient de privilégier la rupture de la monoculture, conseille Alain Weissenberger. Mais la rotation maïs-betterave n´est pas la panacée. En effet, le Rhizoctonia solani se développe sur ces deux cultures et avec une telle rotation, le champignon est conservé dans le sol. » Des études sont en cours pour trouver (et faire autoriser) des moyens de lutte fongicide. La voie de la tolérance variétale est également à l´étude.
(1) Coopérative agricole basée à Colmar dans le Haut-Rhin.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures