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Les cultures visent les objectifs de la Cop 21

L'accord de la Cop21 marque une certaine prise de conscience des pays sur l'impact de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Comment l'agriculture peut-elle contribuer à les diminuer ?

La Cop21 qui s'est tenue à Paris (Le Bourget) a accouché d'un accord qui jette les bases des contributions de chaque État pour « limiter le réchauffement de la Terre à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels ». Dans ce cadre, les États de l'Union européenne avaient affiché en mars dernier un objectif de 40 % de diminution des gaz à effet de serre (GES) en 2030 comparé aux émissions de 1990. L'UE comme la France a déjà vu ses émissions se réduire depuis 1990 justement, contrairement aux deux plus gros émetteurs de la planète que sont la Chine et les États-Unis.

La part de l'agriculture dans ces émissions de GES avoisine les 20 % (lire aussi page 13). Elle se particularise par ses émissions de méthane et de nitroxyde d'azote, des gaz à effet de serre puissants. Dans quelle mesure l'agriculture, et plus précisément les cultures, peuvent contribuer à la réduction des GES en Europe et en France ? Pour Stéphane Le Foll, l'agriculture est une solution pour la captation de carbone. Le ministre de l'Agriculture reprend le concept du « 4 pour 1000 » développé par l'Inra, qui signifie que « si on augmentait chaque année la matière organique des sols de 4 grammes pour 1 000 grammes de CO2, on pourrait compenser l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre émis par la planète en un an. Or, plus on couvre les sols, plus les sols sont riches en matière organique et donc en carbone ».

Un travail minimum du sol

L'objectif de l'initiative 4 pour 1000 repose sur deux principes de base : assurer une couverture végétale la plus dynamique et la plus longue possible sur un sol et ne pas faire de labour, synonyme de pertes de carbone. Cela consiste à ne pas laisser un sol nu, à moins travailler le sol, à introduire davantage de cultures intermédiaires, intercalaires et bandes enherbées, à développer l'agroforesterie et les haies en bordure des parcelles agricoles, à optimiser la gestion des prairies en allongeant par exemple la durée de pâturage, à restaurer les terres dégradées...

Stéphane Le Foll cherche à réunir un maximum d'acteurs autour de cette initiative, au-delà du cercle des chercheurs et de la France. Il se tourne vers le monde agricole. Mais la question qui vient à l'esprit des représentants des agriculteurs est de savoir qui va payer si l'on met en place des mesures qui auront inévitablement pour effet de réduire les rendements. L'autre souci est de préserver la sécurité alimentaire sur notre territoire.

L'accord sur le climat à Paris

  • 21 : la Cop21 est la 21e conférence des parties (Cop) composée de tous les États « partie » (195 pays) et se réunissant au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
  • 2 °C : un cadre d'action a été défini pour contenir le réchauffement climatique moyen en dessous de 2 °C, voire 1,5 °C.
  • 186 pays avaient publié leur plan d'action sur la baisse de GES, au 12 décembre 2015.
  • 100 milliards de dollars chaque année (en prêts et dons) proviendront à partir de 2020 des pays du Nord forts contributeurs des émissions de GES pour financer les projets de pays du Sud les plus vulnérables.
  • 2020 : c'est la date d'entrée en vigueur de l'accord. Au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales devront l'avoir ratifié le 22 avril 2016 à New York pour sa mise en oeuvre.
  • 2025 : à partir de cette date, les contributions seront révisées tous les cinq ans.

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