Aller au contenu principal

Les cultures intermédiaires ont un impact important sur la dégradation des produits phytosanitaires dans le sol

Dans quelle mesure les couverts végétaux d'interculture peuvent-ils influer sur le devenir
des produits phytos dans le sol ? « Dans un système de monoculture du maïs,
le fait de mettre un couvert végétal à l'interculture a plus d'impact sur le devenir des phytos et leur transfert dans l'eau que les seules techniques de travail du sol. Quand on analyse
les eaux de drainage, on retrouve une concentration moins élevée de ces produits avec la pratique de cultures intermédiaires entre deux maïs », informe Lionel Alletto, enseignant chercheur à l'école d'ingénieurs de Purpan. Une étude a été réalisée pour un herbicide : le S-métolachlore utilisé en prélevée majoritairement. « On peut supposer que les résidus du couvert agissent sur la dynamique hydrique du sol et ralentissent la migration des molécules en les maintenant plus longtemps dans la rhizosphère, ce qui favorise leur dégradation par
les micro-organismes. Un simple mulch de résidus de maïs après sa récolte à l'automne a moins d'effet que le mulch frais du couvert végétal. »


Différences entre couverts


Par ailleurs, Lionel Alletto a noté une diversité d'impact de l'espèce utilisée comme culture intermédiaire.
« Les crucifères comme la moutarde ou la navette montrent un comportement particulier. Elles retiennent de façon plus marquée le S-métolachore et aussi le glyphosate que tous les autres couverts testés en laboratoire. Ces herbicides sont, du coup, peu disponibles pour les micro-organismes pour leur biodégradation. »
Il n'y a pas pour autant de relargage dans l'environnement mais il demeure une part d'inconnu sur le devenir de ces molécules retenues dans les résidus de couvert. Les légumineuses riches en azote agissent différemment sur les matières actives. « Pour des micro-organismes, les molécules sont attaquables en constituant des éléments nutritifs pour y rechercher de l'azote entre autres, précise Lionel Alletto.
Par exemple, l'atrazine qui est riche en azote dans sa constitution chimique est susceptible d'être dégradé par la flore microbienne. Mais avec l'utilisation d'un couvert à base de légumineuses comme la vesce, ces micro-organismes iront chercher l'azote provenant des résidus de cette culture plutôt que celui de l'atrazine, d'où une dégradation moins efficace de ce dernier.
Pour le S-métolachore et le glyphosate pauvres en azote, il n'y a pas de différence de dégradation avec ou sans légumineuses. »

Les plus lus

Semis de maïs au strip-till en période de sécheresse en juin 2023, agriculture de précision
Semis de printemps en non-labour : quelles techniques pour réchauffer ses sols ?

En non-labour, que ce soit en techniques culturales simplifiées ou en agriculture de conservation des sols, l’enjeu du…

Fertilisation : Le phosphore fait défaut dans les sols cultivés en France
Fertilisation : Le phosphore fait défaut dans les sols cultivés en France

La situation des sols continue de se dégrader en France sur leur teneur en phosphore. Conséquences : des pertes de…

Céréales versées dans une benne avec des silos en arrière plan
Prix des céréales : sécuriser sa trésorerie face à la volatilité

Depuis la récolte 2023, les cours des céréales sont orientés à la baisse. Pour prendre les meilleures décisions et faire face…

Julien Pionnier, agriculteur et fondateur de la société Evo'Mat.
Prix des céréales : « J’essaye de minimiser les pertes en étalant la vente de ma production »
Julien Pionnier, agriculteur dans le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir, à Saint-Denis-Lanneray, cale la vente de sa récolte en…
Marc Moser, agriculteur à Kurtzenhouse (67)"En 2024, j’envisage d’appliquer un anti-dicotylédones à 5-6 feuilles du maïs et/ou une application dirigée de Banvel à ...
Désherbage maïs : « Nous faisons face à l’explosion de datura dans nos parcelles »

Le datura est signalé en Alsace depuis quelques années. Agriculteur à Kurtzenhouse (Bas-Rhin), Marc Moser doit dorénavant…

Agriculteur déambulant dans son champ de maïs
Cancers et phytos : six pathologies plus fréquentes dans la population agricole que dans la population générale

Depuis 2005, la cohorte Agrican étudie la santé de 180 000 personnes affiliées à la MSA. Les résultats montrent que…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures