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Enquête
Les coopératives en quête de stockage

Une étude lancée par Coop de France montre que l’érosion des capacités de stockage se poursuit, tandis que les contraintes administratives freinent les projets de construction.

Les capacités de stockage françaises ont diminué de 3 millions de tonnes (Mt) en dix ans pour atteindre 30 Mt, tandis que dans le même temps la collecte a progressé de 6 Mt, dévoilait récemment FranceAgriMer. Une enquête de Coop de France- Métiers du grain révèle que cette érosion se poursuit : les fermetures concerneraient plus d’1 Mt de capacités dans les deux ans, dont 56 % pour des sites de collecte, sans garantie sur leur renouvellement.

MISE AUX NORMES
« L’excellent taux de retour de l’enquête prouve que le sujet préoccupe fortement les coops, puisqu’au 15 juin, 92 coopé- ratives avaient répondu, soit 49 % de la collecte nationale », souligne Florent Varin, respon- sable technique sécurité et envi- ronnement à Coop de France. La mise aux normes réglemen- taire et le vieillissement des infrastructures sont les principales causes de cette tendance, auxquelles s’ajoute l’urbani- sation galopante qui rattrape certains sites. « Ce sont les capacités des silos de collecte qui ont le plus reculé, car les investissement se sont concentrés sur la mise aux normes des silos soumis à autorisation, précise Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France-Métiers du grain. La rationalisation des sites qui a eu lieu n’est pas remise en cause, mais on a certainement fermé trop de silos de proxi- mité en raison du manque de moyens. » Selon le responsable, cette évolution pose deux problèmes : « d’une part, le manque de volume global permettant de disposer d’un stock de report suffisant les années de petite récolte ; d'autre part, une place insuffisante pour rentrer le grain dans les meilleures conditions au moment de la récolte quand celle-ci est abondante. Malheu- reusement, stocker temporairement dehors reste parfois la seule solution. » En outre, l’obligation de dégagement à la moisson n’est pas toujours le choix le plus rationnel d’un point de vue commercial.

DOSSIERS BLOQUÉS
La filière céréalière milite donc depuis l’hiver pour un « plan silos » visant à regagner 5 Mt de capacités de stockage. Les espoirs de décrocher de copieux financements publics pour boucler un budget estimé à un milliard d’euros sont minces. L’effort est donc porté sur la levée des freins admi- nistratifs qui bloquent les projets. « Si l’on extrapole sur la base de notre enquête, il existe aujourd’hui des projets de construction représentant 4,6 Mt de stockage, mais il s’agit dans de nombreux cas de projets anciens qui piétinent, souvent en raison des contraintes liées à la réglemen- tation des installations clas- sées, regrette Vincent Magdelaine. Nous ne voulons pas remettre en cause ces règles, mais la façon dont elles sont appliquées. » Parmi les revendications des OS : pouvoir construire les silos en zone agricole. Les importantes distances de sécu- rité associées à ces sites impliquent en effet une grande emprise, qui pourrait être mise en culture.

INFRASTRUCTURES
Trois catégories de silos

Silos de collecte : souvent de petite taille, ils sont utilisés pendant trois à quatre mois pendant la moisson. Ils représen- tent 20 % des capacités de stockage nationales.
Silos de report : ils centralisent les stocks des silos de collecte. Ils sont utilisés toute l’année pour alimenter les silos d’expédition, notamment portuaires, et leur taux de rotation est faible. Ces silos cumulent 63 % de la capacité totale.
Silos portuaires (fluviaux ou maritimes) : à l’exception de quelques silos fluviaux au fonctionnement proche des silos de report classiques, les silos portuaires tournés vers l’expédition sont caractérisés par de forts taux de rotation. Ils cumulent 17 % des volumes disponibles et disposent globalement de capacités suffisantes.

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