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Les chrysopes, précieux auxiliaires

On les nomme joliment les demoiselles (ou mouches) aux yeux d’or. Les chrysopes ont des mœurs particulièrement carnassières et ce sont les pucerons qui en pâtissent.

Aves ses ailes transparentes aux fines nervures de couleur verte, son long corps vert pomme et ses yeux dorés, l’adulte de la chrysope verte (Chrysoperla carnea) ne manque pas d’élégance. L’insecte mesure 2 centimètres. Quant à la larve, elle aurait tout à fait sa place dans un film d’horreur. Elle est plus ou moins poilue, de couleur gris-brun, de forme en fuseau et mesure 1 centimètre à son dernier stade de développement. Surtout, elle possède une paire de mandibules disproportionnées en forme de pinces qui lui servent à capturer les pucerons, à les transpercer et à en sucer le contenu. Charmante bestiole ! Mais cette larve fait de la chrysope un grand consommateur de pucerons. On trouve les adultes un peu partout dans la nature et près des habitations. Très mobiles, les larves se trouvent souvent parmi les colonies de pucerons. On peut découvrir les pontes de chrysopes qui sont faciles à reconnaître. Les œufs sont accrochés au bout de filaments rigides, eux-mêmes collés par petits groupes le plus souvent à la face inférieure de feuilles.

Comment les préserver ?

- Environnement des parcelles

Les adultes de chrysopes se nourrissent du pollen des fleurs et de miellat, parfois produits par les pucerons eux-mêmes. Un environnement présentant des plantes à la floraison étalée dans le temps (printemps, été) et des espèces végétales variées sera une ressource pour le maintien et le développement de chrysopes dans les parcelles agricoles proches. Des bandes enherbées, des talus, des haies, des lisières de bois seront, en plus, autant de refuges pour les adultes qui passent la mauvaise saison à l’abri en diapause.

- Impact des pratiques culturales

Comme tous les insectes auxiliaires, les chrysopes sont vulnérables aux insecticides (y compris des produits de lutte utilisés en bio) même si quelques-uns de ces produits peuvent être sélectifs de certaines espèces. Il faut se renseigner sur le spectre d’action vis-à-vis des différentes familles d’insectes. Les œufs sont sensibles aux huiles qui peuvent être utilisées sur certaines cultures, en plus de l’être à certains insecticides. Pendant la période d’activité des chrysopes, principalement entre avril et septembre, il ne faudra pas avoir la main trop lourde sur les traitements insecticides.

- Lutte biologique

On peut trouver dans le commerce des chrysopes vendues sous forme de larves en flacons ou en boîtes et d’œufs sur bandelettes ou tubes cartonnés. Ces "produits" de lutte biologique sont homologués pour des utilisations en cultures fruitières et ornementales (sous abris ou de plein air) et des productions légumières sous abris. L’utilisation sur grandes cultures de plein air n’est pas envisagée pour ce type de prédateurs des pucerons.

 

 

Gros plan

- Jusqu’à 500 pucerons dévorés par une larve de chrysope durant son développement qui dure de quinze à vingt jours. Deux à quatre générations peuvent se succéder sur l’année.

- Les cibles des chrysopes sont diverses : œufs de papillons, jeunes chenilles, acariens, cochenilles, thrips… mais les pucerons constituent de loin leurs proies favorites.

- De nombreuses cultures sont visitées par les chrysopes : maïs, pomme de terre, légumineuses, betteraves, céréales, colza et également les cultures fruitières et légumières où cet auxilaire trouve la plus grande diversité d’insectes et acariens cibles.

- Plus de 1000 œufs pondus dans le cycle d’une femelle de chrysope. Les pontes commencent en février-mars, dès les premiers beaux jours à la sortie de l’hiver. Les femelles pondent de 10 à 25 œufs par jour pendant une période qui atteint trois mois dans les meilleures conditions.

- L’hiver passé sous la forme d’adultes. Ils émergent de leurs cachettes hivernales (sous-bois, habitations) aux premiers beaux jours du printemps et ils y retournent dès que le jour et les températures diminuent de manière significative.

 

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