Aller au contenu principal

TRAITEMENTS DES TUBERCULES DE POMMME DE TERRE
Les antigerminatifs se mettent au naturel

Deux molécules sont utilisées comme antigerminatifs sur pommes de terre en France : l’hydrazyde maléique et le CIPC. Deux produits d’origine naturelle arrivent : l’éthylène et l’huile de menthe verte.

Ils devraient être prochainement homologués en France : l’huile de menthe verte est une huile essentielle et l’éthylène est un gaz. Par leur action freinant la germination ou détruisant les germes présents, ces deux produits déjà utilisés dans certains pays voisins devraient être commercialisés comme antigerminatifs de la pomme de terre, avec une ouverture possible en productions biologiques. Pour l’heure, les antigerminatifs se résument à deux molécules en France. L’hydrazide maléique est un inhibiteur de la germination à appliquer en cours de végétation. « Plus de 20 % des surfaces en pommes de terre de consommation reçoivent ce produit.Avec l’hydrazide maléique, on freine le démarrage de la germination de six à huit semaines par rapport à un non traitement, précise Michel Martin, Arvalis. Il permet de supprimer la première application de CIPC au stockage. »

THERMONÉBULISATION HOMOGÈNE

Le CIPC (chlorprophame) est l’autre antigerminatif disponible en France. Il peut être appliqué par poudrage à la mise en tas mais c’est la thermonébulisation qui est largement utilisée en cours de conservation chez les producteurs. « La thermonébulisation assure une meilleure homogénéité du traitement sur les tubercules que le poudrage, à condition que le bâtiment de stockage soit bien ventilé, explique l’ingénieur d’Arvalis. Il y a moins de risques de brûlure de l’épiderme, ce qui a son importance pour les pommes de terre lavées avant commercialisation. »

ALTERNATIVES AU CIPC

La dose de produit reçue par tubercule semble mieux contrôlée qu’avec les poudres, d’où une meilleure maîtrise des résidus. Les produits à base de CIPC sont classés Xn (nocifs) sur le plan toxicologique et la phrase de risque R40 (effet cancérogène suspecté, preuves insuffisantes) a amené certains cahiers des charges à l’exclure. « Dans ce cas, cela oblige à commercialiser les pommes de terre avant février ou mars car après, le producteur n’a plus de moyen de contrôler la germination sans altérer la qualité gustative des tubercules avec une conservation prolongée à basse température », signale Michel Martin. L’éthylène et l’huile de menthe verte seront deux solutions alternatives à l’utilisation du CIPC.Avec quelques bémols quant à leurs mises en pratique. « Ces produits ont l’avantage de laisser très peu de résidus. Selon les cas, ils nécessitent des équipements spéciaux pour leurs applications. L’éthylène présente sans doute la rémanence la plus faible.

Après déstockage des tubercules, la germination peut démarrer rapidement. Il faut donc bien gérer le circuit de commercialisation des tubercules, souligne Michel Martin. Par ailleurs, l’utlisation de l’éthylène entraîne un léger sucrage des tubercules. Quant à l’huile de menthe verte, nous n’avons pas détecté de problème particulier. Le prix définitif du produit n’est pas connu, il semble que son emploi sera plus onéreux qu’un programme de thermonébulisation de CIPC. » Dans tous les cas, le bon contrôle de la température et de l’humidité du stockage permet d’optimiser au mieux la maîtrise de la germination avec ou sans inhibiteur.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures