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Le sorgho veut sortir de l’anonymat

Malgré ses atouts rustiques, le sorgho peine à se développer en France. La filière va changer de pied pour sa communication, en mettant en avant les performances de la culture lorsqu’elle est bien soignée.

Difficile de se faire une idée précise de l’évolution des surfaces en sorgho, tant la diversité des usages (sorgho grain ou fourrage, monocoupe ou multicoupe) conduit à des déclarations parfois aléatoires de la part des producteurs. Une chose est sûre : la culture a traversé un trou d’air entre 2010 et 2012, mais l’année 2013 a mis fin à la série noire. Selon Patrice Jeanson, sélectionneur chez Euralis semences et président de Pro Sorgho, 2014 devrait confirmer cette tendance.
Voilà de nombreuses années que l’interprofession œuvre à faire sortir le sorgho de sa niche.


Une plante rustique, mais pas que


Pour l’heure, ni les promesses des débouchés de la valorisation de la biomasse, ni la mise en avant de la rusticité et des besoins limités en eau du sorgho n’ont apporté l’élan attendu. Seules des contraintes fortes (l’arrivée de la chrysomèle en Alsace et la limitation en eau en Poitou-Charentes) ont eu un impact notable sur les surfaces ces dernières années. Même si le verdissement de la nouvelle PAC offrira une opportunité de jouer la carte « verte », la filière veut désormais changer son fusil d’épaule, et promouvoir une plante « rustique, mais pas que ». L’idée consiste à expliquer que le sorgho valorise tout son potentiel à condition de l’accompagner techniquement avec un itinéraire adapté. En clair : apportez un peu de soin (voire un peu d’eau) à votre sorgho, et il vous le rendra ! Pour faire passer ce message plus nuancé, Pro Sorgho appuiera sa communication sur des témoignages d’agriculteurs.

Repère n°1 : Usages


Le sorgho peut être récolté en grain pour l’alimentation animale ou l’oisellerie. Pour un usage fourrager, il se décline en deux catégories : monocoupe et multicoupe. Les statistiques officielles sur les surfaces intègrent le sorgho grain et une bonne part du sorgho monocoupe, mais pas les parcelles en multicoupe. Ces dernières années, les surfaces en grain ont eu tendance à augmenter. Les surfaces à usage fourrager varient fortement selon le contexte de l’année.



Repère n°2 : Variétés


Le mauvais positionnement variétal ne facilite pas l’adoption du sorgho par les agriculteurs. Une classification sera donc mise en place en 2014 pour caractériser les variétés, notamment pour le sorgho monocoupe, distinguant celles destinées à l’ensilage, celles adaptées à un usage industriel, et celles pouvant prétendre à ces deux utilisations. Pour les éleveurs, une formule de calcul de la valeur alimentaire a également été mise au point spécifiquement pour cette plante. C’était jusqu’ici un modèle élaboré pour le maïs qui était utilisé.



Repère n°3 : Monde


À l’échelle de la planète, la consommation et la production de sorgho sont tirées par la demande croissante en céréales fourragères. La production mondiale s’élevait à plus de 62 millions de tonnes en 2013. Les États-Unis ont relancé cette culture sous l’effet de la demande asiatique. La Chine est même devenue cette année le premier importateur au détriment du Japon et du Mexique.

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