Le sorgho français se sent pousser des ailes

Le sorho a progressé de 51 % en surface en France ces deux dernières années. La sole dépasse les 63 000 ha en 2014.
Cette culture finirait-elle par se trouver une place de choix dans la fabrication des aliments du bétail ? La majeure partie de la production française va vers ce débouché. Mais le sorgho pâtit encore d'une image un tantinet négative auprès des fabricants. " Il y a une méconnaissance de la part de certains d'entre-eux. Le sorgho est toujours suspecté de renfermer des tanins. Or, toutes les variétés cultivées en France sont sans tanins, rappelle Marc Berger, gérant de Courtage du Val de Loire. Il y a une confusion avec les productions argentine ou américaine dont certaines variétés renferment des tanins. "
Le débouché important de l'oisellerie
Originalité de la production française, le sorgho trouve un débouché important dans l'oisellerie. " C'est sans doute notre premier débouché. On alimente une grosse partie du marché europen, notamment des pays très demandeurs comme le Bénélux et le Royaume-Uni ", informe Marc Berger. Les variétés cultivées pour l'oisellerie sont à grains blancs. Le choix est plus restreint que pour celles à grains roux mais la valeur ajoutée est plus élevée pour les producteurs.
La fabrication française pour l'oisellerie se chiffre à 150 000 tonnes environ sur une production totale de sorgho de 378 000 tonnes en 2014. Une part de cette dernière, 82 000 tonnes, est exportée et le client principal est toujours l'Espagne. Ce débouché profite surtout aux producteurs du Sud-Ouest.
La société Semences de Provence prévoit encore une augmentation à deux chiffres de surfaces en France en 2015, envisageable notamment avec la mesure "diversification des cultures" de la PAC.
Pour la première année, des "Trophées sorgho" ont été décernés à quatre agriculteurs à la pointe, qui représentaient autant de typologies de cultures : sol profond, sol séchant non irrigué, même situation en irrigué et sorgho cultivé en dérobé.