Commerce des céréales
Le prix du blé divisé par huit en cent ans
Commerce des céréales
En 1905, le quintal de blé était acheté à la ferme à 83 euros (euros 2006). En 2005, le prix à la production est tombé à 9,73 euros le quintal soit 8 fois moins.
Les 70 ans de l´Onic, qui disparaît au profit de l´ONIGC, ont été l´occasion d´un coup d´oeil dans le rétroviseur sur les prix mais aussi les rendements et la production de blé en France depuis 1901. Une rétrospective faite par Patrick Eveno, maître de conférences à l´institut d´histoire économique et sociale à Paris Panthéon-Sorbonne.
Deux pointes ont culminé au-delà de 100 euros le quintal en 1918 et en 1926. Mais ensuite le prix du blé s´effondre et descend à 50,66 euros en 1935. En 1936 la création de l´office du blé est la première mesure phare prise par le gouvernement du Front populaire. Désormais la commercialisation du blé passera par des « organismes stockeurs agréés ». Jusqu´en 1953, le prix du blé restera fixé par l´Onib devenu Office des céréales (Onic).
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Dans les années cinquante, le prix est relativement stable autour de 65 euros le quintal. Mais la production augmente et les prix baissent. Depuis, malgré le marché commun et l´organisation commune de marché, le prix du blé ne cesse de baisser avec, on s´en souvient, un décrochement en 1992 ! Le prix moyen payé à la production passe de 20,44 euros en 1992 à 15,38 euros en 1993.
De 1900 à 1950, le rendement oscille entre 10 et 20 quintaux. Ce n´est qu´en 1953 que la moyenne nationale dépasse cette barre : 21,3 quintaux. A partir de cette date, les rendements, aux aléas climatiques près, n´ont cessé
de s´améliorer. Ils atteignent les
60 quintaux dans les années quatre-vingt. Sur les dix dernières campagnes, ils ont été supérieurs à 70 quintaux hormis trois années.
Heureusement, les besoins et usages n´ont aussi cessé d´augmenter ce qui, malgré l´organisation commune de marché et notamment l´intervention, n´empêche pas le prix de baisser lentement mais régulièrement.