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Semis d´automne
Le pois d´hiver est adapté à nos climats

Outre les variétés de printemps, plusieurs variétés de pois d´hiver existent. Intérêt : avancer l´élaboration du rendement sous un climat plus clément.


Semer des protéagineux à l´automne n´est pas incongru. Pois, féverole et lupin offrent cette possibilité avec des variétés d´hiver. Ces dernières, par rapport aux variétés de printemps, présentent l´avantage de mettre en concordance la formation et le remplissage des graines avec des conditions climatiques propices, à savoir avant les coups de chaud qui caractérisent souvent le mois de juin.
Le pois d´hiver en est un bon exemple. « Nous avons connu cette année quelques jours de fortes températures en juin. Heureusement pour le pois d´hiver, le rendement était déjà assuré, affirme Bernard Gaillard, Arvalis. Par rapport au pois de printemps, le remplissage des grains de pois d´hiver s´effectue sur une période, avril-mai, où il y a moins de risque de fortes températures ou de sécheresse. Quatre années sur cinq, le mois de juin est plus sec qu´avril-mai. »


Pas de semis de pois d´hiver avant le 20 octobre
Mais avant toute chose, il faut bien choisir sa date de semis pour le pois d´hiver. L´hiver 2002-2003 le rappelle cruellement puisque des pois semés précocement (avant novembre) n´ont pas résisté à la forte poussée de gel. Pour Bernard Gaillard, c´était une situation exceptionnelle. « Si on analyse le climat sur le long terme, la fréquence des risques de gel en cours d´hiver sur les semis d´automne est moins grande que celle des risques de déficit hydrique et de fortes températures sur les semis de printemps. » Il rappelle que 2001, 2003 et 2004 se sont caractérisées par autant de sécheresse sur juin alors que le gel brutal accompagné d´excès d´eau ne s´est rencontré qu´en 2003.
Les semis de pois d´hiver entre le 1er et le 20 octobre sont à proscrire. Dans le Centre et Bassin Parisien, il ne faut pas semer avant le 1er novembre. Plus à l´Ouest, la date de semis peut être encore plus tardive (après le 5 novembre).

En revanche, dans des régions à climat hivernal plus froid comme en Bourgogne, il est possible de semer à partir du 25 octobre. L´objectif est d´avoir des plantes à moins de trois feuilles fin décembre début janvier. Dans le Sud-Ouest, on peut se permettre de semer en décembre.
Le pois est sensible aux excès d´eau en hiver dans les sols (moins que le lupin, plus que la féverole). « Les sols de limons battants qui prennent en masse en hiver et qui se réchauffent tardivement au printemps ne sont pas favorables au pois », ajoute Bernard Gaillard. Le pois d´hiver se comportera bien dans des terres superficielles (pas trop). Il se montre plus sensible à l´anthracnose que les variétés de printemps. Une bonne protection fongicide est indispensable, avec un à deux traitements de plus que sur les cultures de printemps.
Sur le plan variétal, Cheyenne (GAE Semences) est largement en tête dans les emblavements (environ 60 % des pois d´hiver). C´est une variété à grains jaunes. Autres variétés : Lucy, Dove (Agri-Obtention), Iceberg. Idéal est adapté au Sud-Ouest.

Vers des pois d´hiver semés comme des céréales
Où en est la recherche variétale ? « Le potentiel génétique intrinsèque des pois d´hiver est encore inférieur à celui des pois de printemps », admet Bernard Gaillard. « Sur les très bonnes terres, le pois d´hiver n´aura pas le rendement d´un pois de printemps, explique de son côté Stéphane Terrier, GAE Recherches. L´explication vient de sa floraison plus indéterminée. Un pois d´hiver fleurit en trois semaines à un mois, plus longuement qu´un pois de printemps. Les étages fructifères sont plus nombreux ce qui engendre un PMG plus faible. Un pois d´hiver fera
60 quintaux/hectare avec six à sept étages. Une variété de printemps produira le même rendement avec quatre étages fructifères. »

Plus de résistance au froid, moins de sensibilité à l´anthracnose, un PMG plus élevé mais aussi plus de précocité : tels sont les axes de recherche pour l´amélioration variétale.
« Nous allons vers un nouveau type génétique de pois d´hiver : des variétés sensibles à la photopériode (durée du jour) dites Hr, annonce Benoît Carrouée, Unip. Avec les travaux de l´Inra, en 2008, nous devrions avoir des pois Hr qui pourraient être semés comme des céréales, avec un repos hivernal végétatif et qui reprendraient leur croissance au printemps avec l´allongement du jour. Ces pois auraient la capacité à résister à des hivers très durs. »

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