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Agrandissement des exploitations agricoles : faut-il jouer la discrétion ?

En matière de foncier, le monde agricole n’a rien à envier au monde des affaires : le silence est d’or et on a vent des transactions lorsqu’elles ont eu lieu. Nécessaire, cette précaution est un pis-aller.

La discrétion apporte souvent de la sérénité aux projets d'agrandissement.
La discrétion apporte souvent de la sérénité aux projets d'agrandissement.
© C. Baudart

C’est souvent le bruit de la plaine qui répand doucement la nouvelle d’un agrandissement. En matière de cession et de foncier, notre profession cultive la discrétion. Seules les attributions effectuées par la Safer sont publiques, via des parutions dans les journaux agricoles départementaux ou les sites web des organismes fonciers. Cette particularité peut rendre amer : on a vent d’une reprise quand elle a eu lieu, alors qu’elle nous aurait probablement intéressés.

Cette réalité est à l’avantage du vendeur et de l’acquéreur, qui conservent ainsi la maîtrise du projet. En effet, pour être validé, le dossier doit être examiné en CDOA. Or l’ex-contrôle des structures ne s’y oppose que si une demande concurrente est déposée, c’est-à-dire si la reprise est connue. Les demandes concurrentes donnent souvent lieu à des litiges et des procédures, qui perturbent évidemment les projets.

Sur un plan plus humain, la discrétion évite aussi les gifles. Les cédants proposent leurs biens à des gens qu’ils connaissent, dont ils apprécient le travail, les valeurs… et qui sont solvables. Le hic, c’est que ce voisin idéal, ce n’est peut-être pas vous ! À l’inverse, des cédants proposent parfois leur exploitation par courrier à l’ensemble de leurs voisins. L’expérience n’est pas moins conflictuelle : souvent, il faut départager plusieurs bons profils et l’on déçoit d’autant plus que les espoirs sont corrélés au degré d’élaboration de la candidature.

Plus un candidat dépensera de temps et d’énergie à élaborer son dossier de reprise, plus il a des chances d’être déçu s’il n’est pas retenu. À choisir, on peut préférer la discrétion : le foncier reste un sujet sensible.

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