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La betterave séduit les producteurs

Portée par la dérégulation du marché européen du sucre et la volonté de la filière, les surfaces de betteraves progressent nettement en 2017.

Semis en retard… mais surfaces en nette hausse : la fin des quotas, qui sera officielle au 1er octobre prochain, est passée par là. Selon les chiffres publiés début avril par le ministère de l’Agriculture, les superficies progresseraient à 468 000 hectares, soit un bond de 16 % par rapport à l’an passé. Pour Ghislain Malatesta, à l’ITB (Institut technique de la betterave), l'augmentation sera même probablement supérieure : «elle se situera plutôt autour de 20 % », estime-t-il. Pour la CGB (Confédération générale de la betterave), qui s’est exprimée sur le sujet en décembre dernier, une hausse de cette nature s’annonçait nécessaire pour accroître la compétitivité de la filière et sa résistance face à une concurrence accrue. Pas de surproduction en vue, donc.

De nouvelles zones de production

Toutes les régions sont concernées, dans des proportions variables allant de 15 à 25 %. « Nous observons aussi le développement de nouvelles zones de production, sur le plateau du Neubourg dans l’Eure, par exemple, mais aussi au nord-est de l’Aisne ou en Eure-et-Loir du côté de Chartres », précise Ghislain Malatesta. Ces nouveaux producteurs se sont engagés pour un, trois ou dix ans, selon la politique des groupes sucriers auxquels ils livrent. Ce sont pour une part d’anciens planteurs qui ont arrêté la betterave en 2007. Mais pas seulement. La profession a donc organisé de nombreuses formations cet hiver, l’accompagnement étant particulièrement fort sur le désherbage.
Mi-avril, la campagne semblait très bien partie, le bon ensoleillement ayant permis de très bonnes levées et un rattrapage du retard pris au moment des semis. Si tout se passe bien, la durée de la campagne devrait s’allonger au moins à 130 jours, contre 98 jours en 2016 et 105 jours en moyenne quinquennale.

Des cours qui jouent au yoyo

Finis les prix minimum garantis qui prévalaient pour les betteraves du quota : les planteurs vont désormais subir de plein fouet la volatilité des cours du sucre. Or, celle-ci est encore plus forte qu’en céréales car la production mondiale, principalement issue de canne à sucre, provient pour l’essentiel de zones sujettes à de forts aléas climatiques. Après avoir atteint en septembre une hausse record sur quatre ans en septembre, les prix du sucre roux plongeaient fin mars à leur plus bas niveau depuis mai 2016, soit quelque 334 euros la tonne.

Bientôt un décret contre l’ambroisie

Ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a signé début avril le décret et l’arrêté interministériel pour le classement de trois espèces d’ambroisies nuisibles pour la santé. Il s’agit de l’ambroisie à épis lisses, de l’ambroisie trifide et de l’ambroisie à feuille d’armoise, la plus connue. Ces plantes invasives produisent un pollen hautement allergène. De 6 à 12 % de la population française sont touchés par des allergies sévères à ces végétaux. Une fois qu’ils seront parus au Journal officiel, les deux textes réglementaires permettront aux préfets d’imposer des opérations de lutte contre les foyers de ces pestes végétales, y compris dans les propriétés privées. La lutte contre ces fléaux passe également par la surveillance de leur apparition et implantation de même que par la maîtrise de leur introduction dans les écosystèmes.

Les NBT ne font pas des OGM selon l’OPECST

L’OPECST, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologies, a rendu un rapport sur les Nouvelles biotechnologies (NBT) et « Les enjeux économiques, environnementaux, sanitaires et éthiques des biotechnologies à la lumière des nouvelles pistes de recherche ». Ces NBT consistent à produire des modifications très précises du génome pouvant permettre d’accélérer la sélection de variétés sur certains caractères. La plus connue d’entre elles est la technologie Crispr-Cas9. Les rapporteurs de l’OPECST soutiennent les NBT pour la sélection végétale. Ils estiment que ce ne sont pas des OGM au sens de la directive européenne 2001/2018. Leurs procédures d’évaluation ne doivent pas être plus lourdes que celles existant pour la mutagénèse. L’office pointe du doigt les demandes de dépôts de brevets sur les applications de certaines NBT, et souhaite un système d’innovation ouvert adossé au certificat d’obtention végétale (COV) appliqué en Europe.

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