Des résultats moroses pour les céréaliers
        
      
      
            Climat, qualité, prix… Rien de bon en perspective
pour les résultats économiques des céréaliers. Analyse 
des économistes de Cerfrance Sud-Champagne.
      
 
 
 
Après un automne 2013 très humide engendrant des conditions de semis difficiles, une sécheresse printanière et un début d’été 2014 lui aussi très humide, la campagne climatique n’a vraiment pas été l’alliée des agriculteurs. Le blé et l’escourgeon n’ont pas toujours pu être semés, entraînant un report de l’assolement sur les cultures de printemps. Heureusement l’absence de gelée a permis au blé de passer l’hiver facilement. Malgré ces conditions déplorables, les rendements sont globalement bons, supérieurs aux moyennes pluriannuelles. En colza, la production européenne atteint 23,7 millions de tonnes (Mt) contre 21,2 Mt l’année dernière. Concernant le maïs, on s’attend à de bons rendements (90 à 110 q/ha) et à une récolte mondiale historiquement élevée, mais les prix sont très bas ; en pommes de terre comme en betteraves sucrières, on s’attend également à une récolte record… En 2014, la planète recharge ses stocks agricoles. En revanche, c’est la qualité qui a trinqué : seuls 46 % des lots de blé ont un temps de chute de Hagberg supérieur à 220 secondes. Indépendamment de cet aspect qualité, les prix ont chuté de manière quasi continue depuis le début de la campagne pour les qualités standard. « Si on retire les réfactions qui vont inévitablement s’appliquer, le prix du blé 2014 net vendeur est estimé à 120 euros la tonne », indique Nicolas Girault, conseiller de gestion au Cerfrance Sud-Champagne.
Des résultats attendus pires qu’en 2009
Pour rappel, la  dernière mauvaise année était 2009, avec un prix  payé moyen de 105 euros  la tonne. Mais à cause de l’augmentation  conséquente des charges, on  devrait arriver à un résultat 2014  inférieur à celui connu en 2009.  Cette augmentation des charges est  évaluée à plus de 500 euros par  hectare (€/ha) entre 2007 et 2014. Sur  cette période, les coûts  d’approvisionnement ont augmenté de plus de  200 €/ha, ceux de  mécanisation de plus de 50 % et les charges sociales  ont plus que  doublé. Les écarts de résultat en exploitation céréalière  entre 2013 et  2014 (prévisionnel) sont compris entre 100 et 200 €/ha.  Le prix des  huiles est en chute, ce qui n’augure rien de bon non plus  pour les cours  des oléagineux. On estime le prix du colza à 290 euros  la tonne contre  environ 475 en 2012. Les prix de vente prévisionnels  récolte 2014 de blé  comme de colza sont proches de ceux connus en 2006.  L’affaiblissement  de l’euro est la seule chose qui puisse favoriser  l’export.
En conséquence, pour s’en sortir au mieux, il est conseillé de chiffrer au plus tôt ses besoins de trésorerie jusqu’à la moisson 2015, d’envisager la réintégration des DPA et/ou DPI. L’étude d’un changement d’assiette MSA pour passer en assiette annuelle peut être réalisée. Attention, il faut absolument prendre en compte toutes les conséquences à court et à moyen termes de cette opération, et elles sont nombreuses.
 
        
     
       
       
       
       
 
 
 
 
 
