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Gestion de l´eau
Des lacs collinaires pour sécuriser sa ressource en eau

Sécuriser sa ressource en eau pour l´irrigation : tel est l´intérêt des retenues collinaires. Dans le Loiret et le Lot-et-Garonne, deux agriculteurs témoignent sur les raisons qui les ont poussés à choisir ce mode de prélèvement de l´eau.


Les confins de la forêt d´Orléans ont tout d´une région humide s´apparentant à la Sologne avec ses multiples étangs. Pourtant en 1997, à Auvilliers-en-Gâtinais, Martial Pivoteau n´a pas beaucoup hésité pour investir dans deux retenues collinaires de 15 000 et 35 000 m3. « Les sols sablo-argileux de la région sont plutôt séchants ce qui nécessite des apports d´eau pour des cultures comme le maïs en été. » L´agriculteur irrigue 25 hectares de maïs à raison de 150 millimètres à l´hectare en moyenne chaque année. Sur ses 75 hectares, il produit blé, orge de printemps, lin oléagineux ainsi que du bois sur 35 hectares. Un atelier hors-sol de 15 000 à 20 000 poules pondeuses complète la situation.

Le sous-sol de la région est un parfait mélange imperméable d´argile et de sable. Dans les bas-fonds et sur quelques mètres de profondeur, les réserves creusées directement dans cette structure se suffisent à elles-mêmes pour retenir l´eau. « Dans notre région le plus souvent, les réserves se remplissent gravitairement avec le captage des eaux qui viennent des bassins versants autour, décrit Gérard Dalaigre, conseiller agricole de GDA et de la Chambre d´agriculture du Loiret. Généralement dans les exploitations, il y a couplage entre réserves et drainage avec des drains collecteurs qui aboutissent dans la retenue d´eau. »

Pour utiliser l´eau en totale indépendance
Le secteur de Lorris entre l´Orléanais et le Gâtinais-Est est une région humide. « Dans les années 70, l´objectif était d´assainir les sols et ce, par une campagne de drainage, se souvient le conseiller agricole. Depuis les années 80, une trentaine de projets de retenues collinaires ont vu le jour dans la région avec des subventions à la clé. Le premier but de ces retenues était de sécuriser le bilan fourrager dans un secteur où l´élevage était très présent. Maintenant que beaucoup de troupeaux ont disparu, l´irrigation demeure, en particulier sur le maïs grain. »
La terre humide et imperméable de fonds de réserve se malaxe comme de la pâte à modeler. Martial Pivoteau nous en fait la démonstration avec un échantillon. Pourquoi avoir choisi de réaliser des retenues collinaires alors que des forages permettent de puiser de l´eau des nappes phréatiques ? « Les réserves évitent justement de pomper sur les ressources en eau potable. L´eau est à température ambiante, ce qui ne stresse pas les cultures. En plus, souligne Martial Pivoteau, l´utilisation de cette ressource en eau n´est pas soumise à restriction. Nous l´utilisons en totale indépendance. »

Pour l´agriculteur, l´intérêt est également environnemental. « Les réserves récupèrent les eaux hivernales de drainage ou de ruissellement qui peuvent s´avérer chargées en nitrates. Cela fait autant d´azote en moins dans les rivières. Les retenues peuvent avoir également un effet écrêteur sur le niveau des crues. » L´eau des réserves n´est pas gratuite. Un compteur atteste de la quantité utilisée et l´agriculteur doit régler dessus une redevance à l´Agence de l´eau d´un centime d´euro par mètre cube.
Agences de l´eau et Conseil général apportent leurs aides au travers de subventions à l´investissement lors de la réalisation de retenues collinaires. Ces aides sont moins importantes pour les forages. La réussite de ces derniers est aléatoire avec un taux d´échec relativement important dans l´Est du Loiret. Malgré tout, Martial Pivoteau juge qu´il est plus coûteux de réaliser et d´entretenir des retenues collinaires qu´un forage. C´est le souci d´indépendance dans l´utilisation de l´eau et le facteur environnemental qui ont fait pencher la balance sur le choix de la réserve hydraulique.

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