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Des aberrations sur la nouvelle CVO selon les trieurs à façon

Avec son nouveau montant et son extension à toutes les céréales, la nouvelle CVO sur les semences montre des anomalies selon le Staff, le syndicat des trieurs à façon.

Président du Staff (syndicat des trieurs à façon de France), Sylvain Ducroquet prend acte de la décision d’augmentation de la CVO sur le blé tendre et de son extension à toutes les céréales à compter de la récolte 2014. « Nous sommes pour le financement de l’innovation variétale quand celle-ci est bien partagée. Mais nous soulevons plusieurs questions, prévient Sylvain Ducroquet. Nous restons vigilants sur l’encadrement du montant de la CVO. Conformément aux textes réglementaires européens, il ne doit pas dépasser 50 % de la royaltie perçue par l’obtenteur sur les semences certifiées. Mais la CVO reste dans les clous », a-t-il calculé. Par contre, le président du Staff note quelques étrangetés dans l’extension de la CVO à toutes les céréales. « Si l’on prend une espèce en grande partie autoconsommée sur l’exploitation agricole comme le triticale, les agriculteurs ne verseront la CVO que sur la récolte livrée, qui correspond à environ 40 % de la production de triticale en France, estime-t-il. Mais tous les agriculteurs devraient toucher les 2,80 euros le quintal de reversements définis dans l’accord, quand ils achètent des semences certifiées. Ce n’est ni plus ni moins qu’une subvention à l’achat de semences certifiées et, selon nos calculs, la collecte de la CVO (NDLR : 0,70 euro/tonne) serait moins importante que la CVO rendue (2,80 euros/quintal). » Sylvain Ducroquet s’étonne que pour le triticale, la CVO ne rapporte rien aux obtenteurs au final.

Des semences de ferme à partir d’hybrides


Par ailleurs, il s’inquiète de la montée en puissance des hybrides en colza. « C’est la fin des lignées en colza et donc de la possibilité de faire des semences de ferme. Car pour les hybrides, cette pratique est interdite par la législation. Nous demandons que les hybrides de colza soient reproductibles et utilisables pour en tirer des semences utilisables par les agriculteurs. Cette pratique est techniquement possible comme l’a d’ailleurs démontré le Cetiom dans un essai. Sur cette demande, nous sommes soutenus par le Copa-Cogeca qui souhaite également une refonte du règlement européen sur ce point. Les hybrides ne sont pas un type variétal durable. Les stocks de semences de ferme restent un recours utile quand surviennent des conditions exceptionnelles nécessitant des ressemis, comme en 2012, où une forte proportion de production de semences avait gelé. Les stations de semences ont dû aller chercher des semences de ferme pour faire face aux besoins des agriculteurs, avec un label de certification qui reste possible (étiquette rouge) lors de conditions exceptionnelles. »
Enfin, Sylvain Ducroquet revient sur la liste des 21 espèces pour lesquelles il est possible de produire des semences de ferme. « Nous demandons une extension de cette liste à des cultures intermédiaires comme la moutarde, la phacélie ou le ray-grass, mais aussi à des plantes riches en protéines comme le soja, le lupin, le sorgho et la lentille. »

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