Aller au contenu principal

[Editorial] Crise du coronavirus : un moment de rupture pour l'agriculture ?

À l’heure d’écrire ces lignes, le monde retient son souffle. L’irruption du coronavirus plonge l’ensemble de la planète dans l’inconnu. Les premiers effets se font sentir : emballement du nombre de malades, effondrement des bourses mondiales, ruée sur les biens de première nécessité… En face, les gouvernants instaurent en ordre dispersé des mesures destinées à ralentir la propagation du virus et à en limiter l’impact.

Après une première phase de déni — le coronavirus a été comparé à une « grippette » — est venu le temps de l’action, mais aussi du questionnement. Faut-il radicalement changer les règles de la mondialisation ? La baisse brutale d’activité en Chine a fait chuter drastiquement la pollution : quel enseignement en tirer ?

Par-delà les effets destructeurs, une crise est un moment de rupture qui interroge sur ce qui jusque-là allait de soi. C’est une phase difficile, mais qui offre un effet de levier pour faire bouger des choses considérées comme inébranlables. N’en va-t-il pas de même avec la crise que traverse l’agriculture ? Remise en cause d’un mode de production basé sur la chimie, montée en puissance du bio, nouvelles attentes sociétales… La remise en cause est violente, parfois caricaturale. Elle génère aussi un impressionnant dynamisme dans la recherche de nouvelles solutions. Le dossier sur le désherbage mécanique de précision, publié dans le numéro d'avril de notre revue, en est une illustration concrète : les choses bougent, et vite !

Pendant la crise pétrolière de 1973, la France « n’avait pas de pétrole, mais avait des idées »… bien vite rangées dans les tiroirs une fois le prix du pétrole reparti à la baisse. Les questions soulevées par les crises actuelles déboucheront-elles sur des changements profonds ? « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie à d’autres est une folie », a déclaré le président Macron au cours de son allocution du 12 mars. Chiche ?

« Une crise est un moment de rupture qui interroge sur ce qui jusque-là allait de soi »

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathieu Etchegaray à gauche et Fanny Auclair, à droite, associés du Gaec Hachtoya à Domezain-Berraute</em>
« Je suis passée de conjointe collaboratrice à salariée agricole, avant de devenir associée, à mon installation dans les Pyrénées-Atlantiques »
Le conjoint ou concubin d’un chef d’exploitation peut adopter plusieurs statuts sociaux en fonction du temps consacré et de son…
<em class="placeholder">Pierre Coisnon, agriculteur et président de la société Les 3 Laboureurs, devant ses panneaux photovoltaïques.</em>
Agrivoltaïsme : « Les panneaux solaires installés sur mes grandes cultures vont alimenter mon usine de conditionnement de pommes de terre dans le Loiret »

La centrale agrivoltaïque « Pépite de Beauce » a vu le jour en septembre dernier sur l’exploitation de Pierre…

<em class="placeholder">Colza en pleine floraison. Traitement fongicide. </em>
Fongicides à floraison : de nouvelles interdictions à partir du 1er janvier 2026
La dérogation permettant l’usage des fongicides à floraison prendra fin au 1er janvier 2026. Seuls ceux disposant d’une…
<em class="placeholder">Chargement de 6000 tonnes d orge dans un bateau sur le terminal Senalia du port de Rouen, à destination de l&#039;Amérique du Sud. Transport maritime. Commerce des matières ...</em>
Prix des engrais et MACF : la Commission européenne propose des ajustements jugés insuffisants par les organisations agricoles

La Commission européenne va adopter trois règlements d’exécution pour « ajuster » le mécanisme d’…

<em class="placeholder">Salarie d une exploitation agricole remplissant un pulverisateur avec de l azote liquide et du soufre pour faire un epandage sur une parecelle de ble.</em>
Fertilisation azotée sur blé : économiser les apports d’engrais permet-il de gagner en rentabilité ?
Les engrais azotés sont chers. Les prix des céréales sont bas. Dans ce contexte, quelle stratégie adopter pour obtenir la…
Epandeur d'engrais dans un champ de céréales
Taxe carbone sur les engrais et revenus en berne : que promet Annie Genevard aux filières grandes cultures ?

La ministre de l’agriculture a reçu en urgence des représentants de l’AGPB, de l’AGPM, de la CGB, de la FOP et de l’UNPT …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures