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Comment évolue le marché des fertilisants en France en 2023-2024 ?

Dans un communiqué du 16 janvier, l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) fait le point sur le marché des fertilisants en France pour la campagne 2023-2024. Si la baisse des livraisons hexagonales de fertilisants se prolonge, celles de biostimulants continuent de croître. 

Livraison d' engrais conditionné en big bag dans une exploitation agricole.
En particulier, les livraisons de fertilisants minéraux passent de 9,4 Mt à 10,1 Mt, mais continuent de diminuer par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.
© Réussir SA

En 2023-2024, 17,9 millions de tonnes (Mt) de fertilisants ont été livrés en France, soit une « légère augmentation » par rapport à la campagne 2022-2023, rapporte l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) dans un communiqué du 16 janvier. 

Quelle évolution pour les engrais minéraux ?

En particulier, les livraisons de fertilisants minéraux passent de 9,4 Mt à 10,1 Mt, mais continuent de diminuer par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (-6,7 %). Car, comme le rappelle l’Unifa, la campagne 2022-2023 a été surtout marquée des prix élevés des fertilisants, des conditions de production perturbées et une météo défavorable. À l’inverse, les livraisons de fertilisants organiques commercialisés poursuivent leur « hausse régulière » depuis cinq ans, et représentent 42,5 % des fertilisants livrés en France en 2023-2024. 

Evolution des livraisons de fertilisants de 2010 à 2024 (en milliers de tonnes)

Courbe montrant l'évolution des livraisons de fertilisants de 2010 à 2024 (en milliers de tonnes)

Lire aussi : Engrais : une consommation en baisse continue depuis 2010 en grandes cultures

Quelles évolutions des livraisons d’éléments nutritifs pour la campagne 2023-2024 ?

Par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes, l’Unifa signale une « baisse généralisée » des livraisons d’éléments nutritifs, malgré l’augmentation par rapport à 2022-2023. Seuls les amendements minéraux basiques arrivent à progresser, ce que l’Unifa explique par la « prise en compte de l’importance de l’agronomie et du pH dans l’agriculture de demain ». Les livraisons d’azote, de phosphore, de potassium, de magnésium et de soufre, sont quant à elles en recul. « La baisse marquée des apports en Phosphore et Potassium n'est pas qu'une statistique : c'est un signal d'alarme pour notre souveraineté agricole ! » alerte dans le communiqué Jacques Fourmanoir, vice-président à l’Unifa. « Ces éléments nutritifs essentiels à la fertilité des sols, sont directement corrélés aux rendements agricoles et, par conséquent, à notre souveraineté alimentaire », soutient-il. 

Livraisons d’éléments nutritifs pour la campagne 2023-2024 (en milliers de tonnes) et évolution par rapport aux moyennes des livraisons pour les 3 et les 5 dernières campagnes

Eléments nutritifskT d’élémentsEvolution des volumes livrés entre les campagnes 2022-2023 et 2023-2024Evolution des volumes livrés par rapport à la moyenne des 3 dernières campagnesEvolution des volumes livrés par rapport à la moyenne des 5 dernières campagnes
Azote (N)1 831+1.8 %-6.5 %-10.2 %
Phosphore (P2O5)316+36.2 %-9.2 %-17.3 %
Potassium (K2O)354+63.7 % -6.9 %-14.2 %
Magnésium (MgO)52+20.9 %-3.2 %-2.1 %
Soufre (SO3)465+11.9 %-2.0 %-8.8 %
Correction de l’acidité des sols (VN)1 445+4.0 %+9.3 %+13 %

Lire aussi : Fertilisation : Le phosphore fait défaut dans les sols cultivés en France

Des livraisons de biostimulants en hausse, appliqués surtout en grandes cultures

Selon une étude de Kynetec pour l’Unifa auprès de 8 000 agriculteurs, le marché des biostimulants continue de croitre ces dernières années. Le panel montre que le nombre d’hectares traités en France avec des biostimulants a doublé entre 2019 et 2023. Et la majorité (65,5 %) de ces applications sont réalisées en grandes cultures, avec une augmentation annuelle de 27,7 % selon l’étude. 

Et l’Unifa de noter toutefois un recul de l’usage des biostimulants en grandes cultures en 2024, en raison de « conditions de cultures délicates » et de leur utilisation « pas encore totalement intégrée comme faisant partie de l’itinéraire technique de nutrition des cultures ». 

Relire : Grandes cultures : les biostimulants en quête de crédibilité

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