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Analyse de sol
Chercher la petite bête dans sa terre

Une analyse de sol permet de faire un état des lieux physico-chimique de sa parcelle. Elle peut aussi être utilisée pour détecter les parasites ou pathogènes dans la terre.


Savoir si son sol est infesté par le champignon Aphanomyces euteiches, est de la plus haute importance pour un producteur de pois. Aucune variété ni aucun produit phytosanitaire ne permettent de lutter contre ce champignon, agent de la pourriture précoce des racines du pois. L´inoculum d´Aphanomyces peut subsister dix ans dans le sol. La seule solution pour éviter sa propagation est de ne plus cultiver de pois dans les parcelles infestées pendant ce laps de temps très long.
Test prédictif
Un test prédictif permet de détecter le pathogène. Il a été mis au point sur le principe de l´analyse de sol. L´Unip conseille de réaliser ce test &quote; sur les parcelles où une culture de pois est prévue pour les exploitations chez lesquelles certaines zones sont contaminées. Mais également dans les exploitations indemnes si elles se situent dans un secteur où il y a présence du champignon. &quote;
Le test est imposé dans le cadre de contrats de production de pois de conserve. A noter que quand il y a eu attaque d´Aphanomyces dans une parcelle, il devient inutile d´y réaliser un test. Il est trop tard et on en prend alors pour sept à dix ans.
Les prélèvements d´échantillons de sols et les analyses peuvent être effectués n´importe quand. L´idéal est de les réaliser à l´automne pour se donner le temps de prendre des dispositions concernant les semis de printemps à venir.
©C. Gloria


Quinze à vingt prises de terre pour un échantillon
Conseils généraux : faire un échantillon par parcelle, et de préférence un pour trois hectares. &quote; Chaque échantillon sera constitué de quinze à vingt prises de terre sur une profondeur de vingt centimètres chacune et en enlevant les deux-trois centimètres superficiels à chaque prise &quote;, conseille Marie-Pierre Mathon, responsable du laboratoire régional de la protection des végétaux (LRPV) du Nord-Pas-de-Calais.
Les prises se feront en plusieurs points sur la diagonale de la parcelle. Un échantillon aura un volume de 1,5 à 2 litres. Il sera envoyé au laboratoire dans un sac plastique (avec identification de la parcelle), en veillant à ne pas l´exposer à la chaleur. Le délai entre la réception de l´échantillon par le laboratoire et l´envoi des résultats de l´analyse est, dans le meilleur des cas, de trois à quatre semaines. Un test Aphanomyces peut apporter une réponse négative (absence de pathogène) mais, dans quelques cas, il peut malgré tout y avoir des dégâts au champ. Ils sont dus à d´autres champignons (Phoma, Fusarium).

Compléter l´analyse Aphanomyces par un test PNR
Le test &quote; PNR &quote; (pouvoir nécrotique racinaire) permet d´évaluer pour chaque parcelle le potentiel de nuisibilité de ce complexe parasitaire. Les prélèvements de sol suivent le même principe que pour le test Aphanomyces. Mais la réalisation de l´analyse est plus lourde à mettre en ouvre et prend plus de temps pour délivrer un résultat : de l´ordre de deux mois. Il est aussi plus cher mais il peut être exigé par des sociétés de conserverie.
Sandrine Verger, responsable technique du laboratoire national de la protection des végétaux en région Centre, travaille à la mise au point d´un test Aphanomyces nouvelle version. &quote; Il se rapprochera du test PNR dans la mise en ouvre et devra permettre d´éviter les corrélations négatives qui se traduisent par des dégâts au champ supérieurs à ce que prédit le test. &quote; L´Unip espère la mise à disposition de ce test dès 2003.

Les tests pour évaluer l´infestation en nématodes d´un sol se font à grande échelle, en particulier pour le principal nématode de la betterave : Heterodera schachtii. Divers laboratoires réalisent ces tests demandés par l´ITB, les sucreries et les betteraviers. Pour la filière, il est important de connaître l´état d´une parcelle destinée à être semée en betterave. La présence plus ou moins importante de nématodes orientera l´agriculteur vers une stratégie de lutte (phytosanitaire, variété tolérante.). Le cas échéant, le producteur pourra être amené à renoncer à la culture immédiate de betterave.
Quantifier les nématodes en comptant leurs kystes
&quote; Le prélèvement de terre se fera de préférence à l´automne, après le travail du sol, conseille l´ITB. Vingt à trente coups de sonde sur la profondeur de labour constitueront un échantillon de 1 à 1,5 kg de sol. &quote; Mais dans certains cas des prélèvements plus minutieux sont nécessaires, réalisés en tous points de la parcelle en se référant à un quadrillage de celle-ci. Lorsque cela arrive, le nombre de prises peut atteindre la centaine.
Pour Heterodera schachtii, l´analyse d´un échantillon ne détecte pas les nématodes tels quels, mais leurs formes de conservation dans le sol, les kystes. Nombre total, proportion de kystes pleins et vides, nombre d´oufs et de larves par kyste ramenés à une certain poids de sol sec : les données sont corrélées à une perte de rendement potentielle.
©SRPV Loos-en-Gohelle/P.Copin

Le dénombrement des kystes et des oufs est un travail de patience qui se fait à la loupe binoculaire. &quote; L´échantillon de sol est d´abord séché à froid, précise Valérie Lherbier, du LRPV du Nord-Pas-de-Calais. A une température trop élevée (plus de 35ºC), les kystes éclosent, ce qu´il faut éviter. La terre est passée à plusieurs reprises dans des tamis aux maillages de plus et en plus fins. Le passage dans une colonne de décantation permet de séparer par flottaison les kystes du reste des éléments du sol. &quote; Il faut deux à trois semaines pour l´obtention de résultats. Rien en comparaison du nombre d´années pour se débarrasser des nématodes dans un sol.

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