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POMME DE TERRE
Camisole réglementaire sur le mancozèbe pour 2011

L’utilisation de tout produit contenant du mancozèbe (et également du manèbe) sera restreinte à huit traitements sur pomme de terre à compter de 2011.

L’information n’est pas officielle mais elle laisse peu de places aux doutes. L’utilisation des fongicides de la famille des dithiocarbamates (manèbe et mancozèbe surtout(1), sera limitée à huit traitements à compter de 2011, et ce en mettant au même niveau toutes les spécialités commerciales, les produits solo à base de manèbe ou mancozèbe (les Sandozèbe, Dithane, Trimanoc, Granéor…) comme les fongicides associant la matière active à une autre molécule (Rémiltine, Aderio,Acrobat, Plébiscit M. disperss…).

C’est ce que confirme Thierry Girantet, responsable homologations France chez Cerexagri, l’une des sociétés leaders dans la commercialisation du mancozèbe : « Après l’inscription de la matière active à l’annexe I de la directive européenne 91/414, les spécialités commerciales à base de dithiocarbamates font l’objet d’une évaluation par l’Afssa qui doit rendre son avis mi-2010. Les dossiers ont été déposés sur la base d’une proposition d’un nombre maximal de huit applications par hectare et par an. Face à cette règle, les produits mono ou pluri-actifs contenant un dithiocarbamate seront indifférenciés. »

DES RÈGLES CLAIRES FIN 2010

Chef de marché fongicides pomme de terre chez Dow AgroScience, Jean-Louis Gazel juge probable l’application future de cette règle à l’ensemble des fongicides à base de manèbe ou de mancozèbe. « Pour cette campagne, nous restons sur le respect d’un nombre d’applications attribué pour chaque composition. Pour un produit à base de mancozèbe solo comme Dithane Neotec, on ne doit pas dépasser dix traitements », donne-t-il en exemple. Pour d’autres produits comme ceux associant le mancozèbe à une autre substance active, les nombres limites d’applications diffèrent et se surajoutent. Pourquoi une telle volonté de réduire l’emploi des dithiocarbamates ? « Les résidus des matières actives de cette famille de produits posent problème », explique Thierry Girantet.

Manèbe et mancozèbe sont des molécules très anciennes. Les premières homologations remontent aux années 60. Les produits dosent à plus d’un kilo par hectare de matière active. Mais intrinsèquement ces fongicides ne sont pas plus dangereux que les autres. « Sur pomme de terre, 50 % des hectares reçoivent du mancozèbe solo, 15 % du manèbe et 7 % des produits associant le mancozèbe à d’autre molécules », ajoute Jean-Louis Gazel.

DEUX TIERS DES UTILISATIONS CONTRE LE MILDIOU

L’utilisation est très élevée car les produits sont bon marché avec des applications à l’hectare pouvant revenir à moins de 10 euros. En outre, en plus de quarante ans d’utilisation, on n’a jamais détecté de souches résistantes du mildiou à ces produits. Mais les dithiocarbamates souffrent d’une sensibilité au lessivage. « Vingt millimètres de pluie suffisent à lessiver un mancozèbe classique, précise Stéphane Grégoire, de la chambre d’agriculture de la Somme.Dithane Neotec tient un peu mieux (25 mm) et le mélange avec un adjuvant comme Sticman améliore encore la tenue au lessivage. » Mais rien de comparable avec d’autres antimildiou récents résistant mieux à la pluie. Et ceux-ci offrent le plus souvent une efficacité supérieure avec des dosages en matière active moins importants et à des prix plus élevés.

À un moment où la production de pomme de terre est peu rentable, le recours au mancozèbe contribue à réduire la charge fongicide. « Les féculiers notamment utilisent le mancozèbe en priorité dans leurs programmes fongicides », précise Stéphane Grégoire. La note fongicide risque d’enfler avec la réduction des dithiocarbamates.

(1) Aussi propinèbe et métirame-zinc.

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