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Bertrand Van Overschelde reverse 1 % des recettes de la ferme familiale à une association caritative

Exploitant dans l’Oise, Bertrand Van Overschelde est également salarié d’une grande entreprise américaine où règne une forte culture du don. Celle-ci l’a inspiré et conduit à réaliser des abandons de recettes.

Bertrand Van Overschelde et sa femme Olga sensibilisent leurs enfants aux dons de recettes lors de la récolte.
© DR

Chaque année depuis la reprise de l’exploitation familiale en 2013, Bertrand Van Overschelde réalise un abandon de recettes au moment de la récolte. Pluriactif, il est à la fois gérant de l’EARL Carrier à Beauvoir, dans l’Oise et salarié d’une grande entreprise spécialisée dans les logiciels basée aux États-Unis, Salesforce. Fils unique, l'exploitant a repris la ferme familiale tout en poursuivant son activité, aujourd'hui en Irlande. « Nous nous sommes répartis les tâches avec mes parents qui vivent sur place, indique l’agriculteur. Nous gèrons le suivi des cultures et pour effectuer les travaux, nous faisons appel à une ETA(1). » C'est l'entreprise pour laquelle il travaille qui l'a incité au don. « Elle encourage les activités philanthropiques de ses salariés, je m’en suis inspiré pour reverser 1 % des recettes de la ferme à une association caritative. » Cette entreprise a été précurseur d’un nouveau type de développement économique philanthrope, le modèle « 1-1-1 » : 1 % du capital, 1 % du temps des employés et 1 % des produits de Salesforce sont attribués à des œuvres de charité. Pour Bertrand Van Overschelde, ce modèle est une réussite : « donner représente aussi un enrichissement personnel ».

500 euros de recettes par an versés à Solaal

« Chaque année, nous reversons 1 % de la récolte à l’association Solaal, indique l’agriculteur. Cela représente environ 4 à 5 tonnes de céréales. Concrètement, nous livrons une remorque à notre coopérative, Agora, laquelle établit un bordereau qui nous permet de remplir un document d’abandon de recettes à destination de l’association. » Sur le plan pratique, Bertrand Van Overschelde livre 100 % de sa récolte mais ne reçoit le paiement que sur 99 %. La coopérative verse le complément directement à l’association choisie par l’exploitant, ce qui représente entre 400 et 500 euros. « Solaal est une association qui facilite le lien entre les donateurs des filières agricoles et les associations d’aide alimentaire, souligne Bertrand Van Overschelde. Nous nous sommes naturellement tournés vers elle lorsque nous recherchions un intermédiaire reconnu pour faire notre don. » L’argent reçu est utilisé pour acheter des dons alimentaires ou servir au fonctionnement de l’association. Créée il y a cinq ans, Solaal assure l’organisation de la logistique des dons. Elle a distribué depuis sa création 13 500 tonnes d’aliments et boissons, soit l’équivalent de 27 millions de repas.

Réduction d’impôt de 60 % du coût de revient

En retour de ses dons, l'agriculteur bénéficie d’une réduction d’impôt de 60 % du coût de revient du montant donné, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires. La réduction d’impôt est possible pendant cinq années d’exercice fiscal, ce qui est utile si l’on n’est pas imposable l’année du don. La coopérative ou le transformateur peut également faire don de la transformation ou réaliser un abandon de recettes.

(1) Entreprise de travaux agricoles.
 
En chiffres

Une petite EARL

220 400 euros de capital

90 ha dont 45 ha de blé, 20 ha de colza, 15 ha de betteraves, 10 ha d’escourgeon

1 % des recettes de la récolte est offert à Solaal via l’abandon de recettes

Chaînes de solidarité dans la filière blé

« En deux ans, 600 tonnes de farine ont été offertes aux Restos du cœur, souligne Régis Mérand, directeur RSE(1) chez Vivescia, coopérative dans le Nord-Est de la France, soit près de 50 % de la consommation par an de l’association. » Le projet a commencé en 2016. Par l’intermédiaire de l’association Le cœur de Vivescia, le groupe coopératif a construit une chaîne complète de solidarité dans la filière blé. Tous les collaborateurs y ont participé : « 200 agriculteurs adhérents et la coopérative ont fait un abandon de recettes, le meunier Grands Moulins de Paris a fait don de la transformation et du conditionnement (en paquet d’un kilo) et Vivescia transport a offert la livraison », détaille Régis Mérand. 400 tonnes de farine la première année et 200 tonnes la deuxième ont été livrées sur trois entrepôts des Restos du cœur. La prochaine campagne de don est en cours de réflexion...

(1) Responsabilité sociétale des entreprises.

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