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Fertilisation
Apporter l´azote sous forme gazeuse, une méthode alternative

Mode de fertilisation encore très marginal, l´apport d´azote sous forme gazeuse présente pourtant de nombreux atouts concurrentiels.


« L´emploi de l´ammoniac anhydre est très fortement lié aux surfaces en maïs. Il s´agit d´un marché de niche présent en France depuis 1962, particulièrement dans les zones maïsicoles », explique Pascal Batude, délégué commercial de l´Ammoniac agricole (entreprise distributrice d´ammoniac anhydre basée à Pau).
L´ammoniac anhydre est appliqué sous forme gazeuse directement dans le sol au niveau des racines par un système d´injection spécifique. Il peut s´utiliser à différentes périodes : en avant semis ou en interlignes (de 3 à 8 feuilles du maïs), en fonction des conditions culturales, de début février sur betteraves et prairies à début juillet sur maïs doux. « Incorporé à environ 15 cm de profondeur, l´ammoniac anhydre ne subit pas de déperdition en cas de fortes chaleurs, de vents séchants ou d´averses. Il se fixe dès injection au complexe argilo-humique du sol, ce qui évite toute perte par volatilisation ou lessivage », argumente Pascal Batude. Par sa propriété de détente, cette forme gazeuse d´azote présente une bonne diffusion dans le sol. Produit très concentré, 100 kg seulement d´ammoniac anhydre apporte 82 unités d´azote.
Dix à vingt unités de moins en ammoniac anhydre permettent d´obtenir le même rendement que les autres formes de fertilisants azotés.

Appliquer seul ou avec l´aide d´une entreprise
« Dans le cas d´un sol mal préparé ou très caillouteux, il arrive que la fermeture du sol derrière l´enfouisseur soit difficile et des pertes minimes par volatilisation sont alors possibles. Les sols sableux restent les mieux adaptés à la technique », explique Philippe Desvignes, spécialiste fertilisation à Arvalis.
« Seules 10 % des surfaces fertilisées à l´ammoniac anhydre sont traitées par les agriculteurs eux-mêmes. Dans 90 % des cas, ils font appel à une entreprise de travaux agricoles ou une Cuma », précise Pascal Batude. Le recours à un prestataire spécialisé évite d´importants investissements matériels, libère du temps et garantit la précision de la dose par hectare et la régularité de la répartition. Cependant, « pour des raisons d´organisation du travail et d´amortissement du matériel, les entreprises distributrices gèrent d´importantes surfaces. Les apports d´ammoniac arrivent donc à des stades différents de la plante selon les parcelles. Or sur maïs, l´apport a un effet optimal lorsqu´il est appliqué au stade 6 feuilles. Plus on s´éloigne de cette date, moins l´absorption est efficace », souligne Philippe Desvignes.

Des coûts d´investissement importants
« On peut évaluer le coût total de l´investissement du fertiliseur neuf à 30 000 euros. Ce chiffre prend en compte le matériel (réservoir à pression, tuyaux d´alimentation, châssis articulés, régulateur de dosage DPAE, rebouches sillons, pompe de transfert) mais également les éléments nécessaires à la sécurité et la formation du personnel, la maintenance d´usure et réglementaire annuelle. Une utilisation de 600 hectares par an est nécessaire pour amortir cette dépense », précise Pascal Batude.
Pour ce dernier, avec un prix moyen en 2005 de 420 euros la tonne et une utilisation d´environ 0,2 tonne par hectare (soit 165 unités/ha), le prix de la fertilisation à l´ammoniac anhydre s´élève à 110 euros l´hectare en moyenne (84 ? de produit et 26 ? de services d´entreprise). Ce chiffre équivaut à peu près aux autres formes de fertilisation azotée (urée : 95 ?/ha et azote liquide : 93 ?/ha et 15 à 20 ?/ha d´épandage par l´agriculteur).
©L´ammoniac agricole

Chiffres clés
En France en 2005 :
 43 000 t d´ammoniac anhydre utilisées dont 31 000 t en Midi-Pyrénées et Aquitaine ;
 215 000 ha traités ;
 80 % des tonnages sur maïs et 20 % sur betteraves, colza et prairies ;
 10 % des surfaces de maïs.

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