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Glyphosate : l’Anses entérine l'interdiction en labour et des réductions de doses en non-labour

Les restrictions d’usage du glyphosate annoncées par l’Anses concernent toutes les productions agricoles mais impactent peu les grandes cultures : elles correspondent à la majorité des pratiques.

En non-labour, la dose maximale autorisée de glyphosate (360 gma) passe à 3 litres/ha/an © C. Baudart
En non-labour, la dose maximale autorisée de glyphosate (360 gma) passe à 3 litres/ha/an
© C. Baudart

L’Anses vient de publier son rapport d’évaluation sur les usages du glyphosate, assorti de restrictions d’usages pour toutes les cultures. Sans surprise, l’application de l’herbicide est limité aux situations où il n’est pas substituable. L’Anses réalise ainsi les engagements du Gouvernement d’interdire avant fin 2020 les principaux usages du glyphosate dès lors que des alternatives existent. Les restrictions d’usages entreront en vigueur dans six mois, soit en avril 2021. Les retraits d’autorisation de mise sur le marché (AMM) entreront en vigueur dans un an, soit en octobre 2021. L’autorisation d’utilisation du glyphosate sera réexaminée à l'échelle européenne en 2022.

Glyphosate interdit dans les systèmes avec labour

Pour les grandes cultures et les cultures industrielles, le glyphosate est interdit dans les itinéraires comprenant un labour. Pour toutes les situations de non-labour, le glyphosate reste autorisé, avec une réduction de 60% de la dose homologuée annuelle. La dose annuelle maximale autorisée passe de 2 880 g/ha/an à 1 080 g, soit 3 litres/ha/an pour un produit dosé à 360 grammes de matières actives (gma).
Ces mesures, qui se justifient agronomiquement, ne devraient pas bouleverser les pratiques agricoles : un désherbage en interculture est couramment pratiqué à la dose de 3 voire 2 l/ha et rares sont les situations ou l’on désherbe avant de labourer. Par contre, la technique du labour d'avance est mise à mal. Les experts de l’Anses ont tenu compte des impasses techniques mises en lumière par des travaux de l’Inrae.

Autorisation maintenue contre les adventices dangereuses telles que l'ambroisie et le datura.

L’utilisation du glyphosate reste autorisée pour lutter contre les adventices dangereuses pour la santé, comme l’ambroisie ou le datura. Des précisions sur les plantes cibles et les doses autorisées sont attendues.

De façon surprenante, l'Anses n'évoque pas dans ses préconisations l'application avant moisson des céréales. Elle est encore autorisée 7 jours avant récolte pour des produits comme Helosate, Crossover ou Typhon.

Tous usages confondus, 69 produits à base de glyphosate restent disponibles sur le marché mais 36 produits ne pourront plus être utilisés à compter de fin 2020, et 4 autres d’ici à fin 2021. Seuls trois produits viennent de bénéficier d'un renouvellement d'AMM et deux nouveautés commerciales se voient accorder une AMM. Avec - bien sûr - des usages restreints.

Le glyphosate n'est pas utilisé qu'en agriculture, loin de là. Il reste autorisé à des doses conséquentes pour les sites industriels, militaires, voies ferrées, autoroutes, aéroports, réseau électrique, conservation des monuments historiques. L’Anses évoque des conséquences pour la sécurité.

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