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[VIDEO] Pomme : La thermothérapie fait ses preuves

L’utilisation de la thermothérapie a montré cette année une efficacité très concluante pour lutter contre les maladies de conservation sur pomme, à La Morinière.

Les essais de thermothérapie sur pommes continuent à La Morinière. « Le traitement à l’eau chaude en post-récolte a permis de diminuer le nombre de pommes atteintes de gloeosporium en sortie d’atmosphère contrôlée, six à sept mois après la récolte, a témoigné Claude Coureau pendant la journée technique organisée par la station expérimentale du Val de Loire, début juillet. Ces résultats réalisés en "grandeur réelle", par immersion de palox sur la récolte 2016, confirment ceux des années précédentes ». Le taux de pommes atteintes de gloeosporium n’a pas dépassé les 2 % sur trois variétés conduites en agriculture biologique après utilisation de cette technique. « Sur Daliclass, près d’un quart des pommes non traitées à l’eau chaude était atteint de gloeosporium alors que le lot traité à l’eau chaude n’avait que 2 % de pommes atteintes », a précisé la spécialiste conservation des pommes du réseau Ctifl. Pour Gala, le lot témoin présentait 6,5 % de pommes avec gloeosporium et le lot traité à l’eau chaude seulement 0,7 %. Même constat sur Opal avec un lot témoin à 9,6 % de défauts et un lot traité à 1,2 %.

 

 

 

Une technique aussi efficace sur phytophtora

« Des résultats similaires ont été constatés sur la variété Honey-crunch, conduite en protection fruitière intégrée, a continué l’ingénieure. Les taux de pommes avec gloeosporium sont plus faibles sur le lot traité en thermothérapie que sur le lot traité chimiquement. Moins de 1 % de pommes pour le premier et 2,2 % des pommes pour le second. Et le lot témoin sans traitement était à 5 % ». En 2016, un essai sur Pink Lady Cripps Pink avait montré que la technique à l’eau chaude sur des fruits conservés en athmospère contrôlée puis au froid normal obtenait un meilleur taux de fruits sains que des lots traités chimiquement conservés au froid normal. Et ce, quel que soit le programme chimique essayé. « En revanche, quelles que soient les variétés, lors de cueillettes très tardives (régression d’amidon > 8) on observe une moindre efficacité du traitement, au même titre que la protection chimique », selon l’expérimentatrice.

« Sur Phytophtora, cette technique est aussi efficace, d’après Claude Coureau. Sur le témoin, 14 % de pommes était atteint alors que sur le lot traité à l’eau chaude aucune pomme n’a développé cette maladie ». Certains lots de pommes ou de poires ont présenté de la fumagine en sortie d’entreposage. Le traitement par thermothérapie a permis de limiter, voire de supprimer ce désordre. Mais, sur d’autres maladies de conservation comme le Monilia, l’effet de l’eau chaude est moins marqué et les résultats de 2016 ne sont pas significatifs.

La thermothérapie en pratique

La conservation des pommes grâce à la thermothérapie consiste à les tremper après la récolte dans de l’eau chaude à 48°C-49°C pendant deux minutes. « Plus le traitement se fait tôt après la récolte, plus il est efficace, précise Christine Tessier en charge des essais à La Morinière. Appliquée plus de sept jours après la récolte, la technique marche moins bien ». La machine de l’entreprise Xeda, utilisée à La Morinière, plonge les palox dans un bain dont la température est régulée. La machine produit un léger mouvement au cours du cycle de trempage pour brasser l’eau du bain. Le modèle de La Morinière fonctionne au fuel mais le même modèle existe au gaz. Sa consommation est de huit litres de fuel pour chauffer la cuve. « Une journée complète de chauffage, soit 35 tonnes de pommes traitées nécessite 100l de fioul (selon température extérieure et des fruits) », précise la technicienne. L’entreprise Xeda international propose quatre types de machines, chacune avec une méthode différente d’application de l’eau chaude et des débits plus ou moins importants.

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